Michel Jonasz – Piano-voix : Saison 4.

>>Michel Jonasz & Jean-Yves D’Angelo, le 13 septembre, à Châteauvallon à Ollioules

Après plus de trois cents concerts en piano-voix, Michel Jonasz et son pianiste Jean-Yves D’Angelo, complices de quarante ans, reprennent la route. Rencontre avec le « chanteur aux semelles de vent » avant le concert qui ouvre la saison dans l’amphithéâtre de Châteauvallon.

Quand et comment le projet piano-voix a-t-il vu le jour ?
Le projet est né il y a plus de dix ans maintenant. Ça fait onze ans qu’on fait ce spectacle avec Jean-Yves D’Angelo. C’était une envie que j’avais, depuis bien avant, même. On a beaucoup échangé avec Jean-Yves et on a construit un répertoire à partir de mes chansons. Quand on a commencé ce spectacle, on s’est rendu compte que ça marchait très bien, alors on a continué. Le public ressent l’intimité qui se dégage de cette forme. Il y a de l’espace sonore pour les paroles, pour la musique. Il y a une véritable proximité avec le public et le public apprécie. Une saison fonctionne sur un an, un an et demi, ensuite on change le répertoire. Le but était de revenir aux sources. Qu’est-ce que c’est qu’une chanson, finalement ? C’est un texte, une mélodie, une pulsion rythmique, des harmonies. Voilà comment moi je compose mes chansons : je me mets au piano, j’ai le texte sous les yeux, je cherche des accords, une mélodie, et je chante. Le but était de s’approcher de la création. Ça ne veut pas dire que c’est facile, bien au contraire. C’est un travail subtil. Comme nous ne sommes que deux, forcément il n’y a pas une batterie qui nous soutient ou une basse qui nous amène quelque part. Tout ce que peut jouer Jean-Yves m’influence, la moindre note, sa façon de m’accompagner, de même que ma manière de chanter l’influence aussi. Dans notre cas, on peut vraiment parler de complicité. C’est indispensable. Si on ne l’a pas, ça ne marche pas, mais, très franchement, ça n’arrive jamais.

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette complicité ?
Quand j’ai imaginé ce spectacle piano-voix, je me suis dit que le seul pianiste avec qui je pouvais le faire, c’était Jean-Yves. On se connaît depuis le début des années 1980, on a fait plein de concerts ensemble, de disques, de tournées. Dès qu’on s’est rencontrés et qu’on a commencé à travailler ensemble, on a eu un vrai lien. La musique, ce n’est pas juste de la musique. Être sur scène, ce n’est pas juste une partition, des notes, des instruments. Il faut un truc où on est heureux d’être ensemble. La musique, ça a besoin d’être partagé. Il faut une amitié forte, quelque chose qui relie les êtres humains, sinon ça devient un devoir, un contrat à respecter. Avec Jean-Yves, chaque soir, on a le même plaisir à se retrouver, on aime jouer ensemble. Il y a une admiration réciproque. On n’éprouve aucune lassitude, aucune routine, ça fait onze ans que ça dure !

Que va-t-on retrouver au programme de cette quatrième saison ?
En général, je finalise le répertoire en fonction des chansons que j’ai envie de chanter. C’est le critère. Depuis dix ans, il y a eu plusieurs nouveaux albums qui sont sortis, il y a donc certaines des chansons les plus récentes qui font partie de cette saison 4. J’ai aussi puisé dans les anciens albums. On va retrouver les standards que les gens connaissent, comme « Super nana », « Joueurs de blues », « Du blues, du blues, du blues », « La terre et le père », « La famille », « Je voulais te dire que je t’attends »… Au début, quand on passait en revue les chansons pour choisir le répertoire, parfois on se disait : ah non, celle-là, on ne peut pas, s’il n’y a pas une batterie ou une basse, ça ne va pas. Finalement, on se rend compte que tout est possible, qu’on peut suggérer nous-mêmes le rythme : Jean-Yves avec sa manière de jouer et moi ma façon de chanter. À part quelques exceptions, on pourrait toutes les reprendre. Bien sûr, on les réarrange d’une certaine façon, mais, avec ce spectacle, on retrouve l’essence même du morceau, on revient aux racines de la chanson.

Dominique Ivaldi

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