Michèle Dhallu, La cour de récréation, une micro-société ?

La Saison Cirque Méditerranée

« Les genoux rouges » – le 10.01 – 20h – Espace Chapiteaux
de la Mer – La Seyne-sur-Mer

 

«Les Genoux Rouges», une « pièce » jouée à l’infini où les jeux et les sons témoignent d’identités qui se construisent, de liens qui se tissent. La « récré », ce temps tant attendu par les enfants, dont l’évocation réveille une certaine nostalgie chez les parents. C’est avec cette toile de fond, chargée de récits, de situations cocasses et d’émotions, que Michèle Dhallu a choisi d’aborder la question de l’enfance, de la socialisation et du partage.

 

Votre spectacle aborde la cour de récréation dans les écoles, cette période où les relations sociales entre enfants se créent…
On dit que la cour de récréation est une micro-société. Mais le plus intrigant est de savoir si les enfants reproduisent par mimétisme l’organisation de la société ou si nous sommes génétiquement et inconsciemment programmés pour être prêts à vivre ensemble. La cour de récréation c’est l’endroit où on se construit identitairement. On y retrouve les timides, les anxieux, les risque-tout, les peureux… L’embryon de notre identité est déjà présente à l’école. Ce qui est vraiment intéressant, c’est que les adultes sont là pour poser les règles, pour intervenir en cas de dérapages, mais ils ne sont pas au cœur des échanges entre enfants. Toutes les figures sociales, on les retrouve dans la cour de récréation. Je me suis inspiré de deux travaux pour ce spectacle. Tout d’abord, le documentaire de Claire Simon s’appelant « Récréations » dans les années 90, où elle a posé sa caméra dans une cour de récréation. Puis des recherches de l’anthropologue Julie De la Lande qui posait cette fameuse question « Pourquoi cette cour de récréation est une telle représentation de la comédie humaine? ». Personne n’a vraiment la réponse à ça.

Pourquoi avoir choisi de représenter l’enfance entre acrobaties et chorégraphies ?
C’est l’école du Lido de Toulouse qui m’avait demandé de créer un projet pédagogique d’écriture pour l’enfance dans le cirque. Interpréter les enfants était très important pour moi. Mon but était d’interpréter l’enfant, sans faire l’enfant. L’essence de l’enfance est en chacun de nous, de façon plus ou moins développée. Je n’ai pas toujours de message précis à passer quand j’écris pour le jeune public, j’ai plutôt envie de tout leur montrer : la vieillesse, la mort, la séparation… Pour cette pièce, mes interprètes sont des circassiens. Moi, je suis chorégraphe, spécialisée dans l’écriture pour la jeunesse. Dans ce spectacle, mes artistes ne dansent pas vraiment. Leur technique est exclusivement circassienne, pourtant l’écriture est profondément chorégraphique.

Vous accordez une importance particulière à l’ambiance musicale, que vous appelez « musique hybride »
Oui. J’aime aller chercher des sons que les enfants n’ont pas l’habitude de côtoyer. Là, je me suis dirigée vers un producteur de musique électro-acoustique contemporaine, Marin Bonazzi. Il a écrit principalement à partir des sons des cours de récréation : roulements de billes, glissés de sac à dos, chuchotements… On voulait vraiment retranscrire cet univers. Marin a mis des retours partout dans la salle pour une réelle immersion, et selon où vous vous trouvez, vous n’entendez pas la même bande-son.

Quels sont les commentaires des enfants après avoir vu ce spectacle ?
Un des sujets abordés durant la pièce est le harcèlement. Je suis vraiment étonnée de voir à quel point ce sujet touche les enfants. Souvent ils se reconnaissent dans les jeux, les bagarres, les attitudes… Ce qui m’intéresse c’est que les adultes puissent en parler après avec leurs enfants.

Stellie Poirrier

 

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