Morcheeba – Un bleu très noir.

MUSIQUE

Morcheeba + Aaron
30 juillet
Grand Gaou Festival – Six-Fours

Les pionners du trip-hop Morcheeba sont de retour sur les routes et dans les bacs ! Pour notre plus grand plaisir, nous aurons le luxe de pouvoir les admirer dans le cadre idyllique de l’île du Gaou à Six-Fours. Ross Godfrey, le fondateur et multi-instrumentiste du groupe a répondu à nos questions sur leur plaisir de revenir sur scène et de sortir un dixième album !

Dix millions. Peu de groupes rock toujours en activité peuvent se targuer aujourd’hui d’avoir vendu autant d’albums. Morcheeba est, avec Massive Attack, Archive et Portishead, un des groupes fondateurs du trip-hop, musique hybride et unique en son genre, qui se permet de réunir electro, rock, hip hop, soul… entre autres ! Skye Edwards l’emblématique chanteuse du groupe est revenue en 2010, et depuis le groupe qui réclamait plus d’herbe (More Cheeba) est très actif. En 2018, ils sortaient « Blaze Away », album très groovy, avec plusieurs feat, dont notre Benjamin Biolay national pour le très réussi « Paris sur Mer ». Avec leur dixième album, « Blackest blue », les londoniens ne se refusent rien. Plus intimiste que le précédent, plus proche des albums de leur début dont le mythique « Big Calm », Ross y multiplie les virtuosités guitaristiques, s’octroyant même un morceau purement instrumental, et Skye les envolées lyriques. Les superbes clips des singles « Sounds of blue », « The moon » et « Killed our love » résument bien l’ambiance de cet album d’un bleu très noir : son lourd, mélodies lancinantes, obsédantes, suprêmement esthétiques. Album très compact, bande-son d’une époque marquée par ces moments forcément introspectifs que nous venons tous de traverser, temps qui se dilate, laissant par ailleurs tout loisir au groupe de perfectionner, d’explorer, s’offrant de nombreuses lignes de fuite, renouveau nécessaire, à l’image de notre société résiliente, trouvant toujours de nouvelles façons de se réinventer. Si le set que les Britanniques nous livreront sur la non moins mythique scène du Gaou est à la hauteur de la réalisation de cet album et des trois clips, ce sera sans nul doute un des concerts immanquables de notre été. J’y serai… Et vous ? Place à Ross.

Vous venez de sortir votre dixième album, comment la création s’est-elle passée ? Il était particulièrement important de créer dans le contexte actuel ?
Au moins, nous étions occupés. C’était génial d’être avec nos familles pendant autant de temps, je n’avais pas arrêté de tourner aussi longtemps depuis que j’étais adolescent. Mais faire cet album était aussi thérapeutique. D’une certaine façon, il nous a guidés à travers les ténèbres.

En général, quel est votre processus de création ?
Habituellement, je débute avec un riff de guitare, ou un rythme, puis je l’envoie à Skye, qui écrit une mélodie et des textes. Si nous aimons ce début de chanson, on commence à la développer, à ajouter des couches, et là si ça nous plait toujours, on la mixe et on la masterise pour l’album.

Après cet arrêt forcé, vous devez être impatients de remonter sur scène, que pourra- t-on voir pendant ce concert au Gaou ?

Nous avons surtout envie de nous retrouver devant du public. Nous sommes en pleine répétition, nous inclurons des morceaux du nouvel album « Blackest Blue » ainsi que tous les classiques que nous avons créé depuis toutes ces années.

Dans l’album précèdent vous faisiez un duo avec Benjamin Biolay, qui jouera dans le même festival. Comment s’est passée votre collaboration, et quelle est votre rapport à la France ?
C’était très cool ! Ma femme est française, alors j’ai une relation très proche avec la France. Je travaille mon français là, pour pouvoir demander un passeport, et pouvoir éviter toute cette merde que le Brexit a causé.

Comment le trip-hop s’adapte-t-il au nouveau paysage musical ?
Il ne prend pas une ride ! C’est un style qui peut très bien s’adapter en absorbant les différentes influences du moment et de tous horizons.

Juillet 2021