MYRIAM BELHAJ – Plongée dans le monde marin

Dossier Spécial – Art De La Table 

Le Printemps des Potiers à Bandol – du 20 mai au 19 juin

Vous participerez à l’exposition à la Galerie Ravaisou, avec des pièces autour du banquet. Pouvez-vous nous détailler cette proposition ?

Plusieurs exposants viennent autour du thème « l’Art de la Table » et chacun présente un thème dans le thème. Pour ma part, j’exposerai un banquet pour douze convives, avec des pièces inspirées par le monde maritime. C’est ma spécialité : je fais de grands plats avec des poissons, des assiettes à motif de carpe, un bougeoir central en forme de poulpe ou encore des pichets en forme de diodon.

Comment vous est venue cette passion pour le travail de la céramique ?

C’est un petit peu par élimination que je me suis tournée vers la céramique. Après mon bac, je savais que je voulais faire un métier manuel, mais je n’avais aucune préférence : j’avais une attirance pour tout. C’est lorsque j’ai quitté ma Normandie natale pour le territoire marseillais que j’ai découvert, souhaitant m’orienter dans l’artisanat, l’École de Céramique d’Aubagne. Je m’y suis présentée avec des assiettes peintes et cuites au four de cuisine et ai pu suivre des formations diverses pendant cinq ans. J’ai perfectionné ma technique de tournage et suis allée travailler pendant un an pour Pierre Dutertre à Ollioules. J’ai développé en parallèle une production pour m’installer là où je suis depuis quinze ans, sur la presqu’île de Giens.

Votre environnement marin et animalier semble grandement influencer votre créativité. Comment arrivez-vous à vous nourrir de ce qui vous entoure pour créer ?

J’ai eu un compagnon naturaliste et ai pu avoir accès à de nombreux ouvrages et guides animaliers, des guides d’ornithologie, remplis de dessins et descriptions scientifiques extrêmement fidèles, qui présentaient de multiples oiseaux. Car même si mes créations sont axées sur l’univers maritime, je représente également des oiseaux. Je m’inspire du monde animalier qui m’entoure, au sens large. Une exposition comme celle de la Galerie Ravaisou m’entraîne à produire encore plus d’animaux marins : les pièces sont nombreuses et j’explore par exemple les pichets en forme de diodon.

Quel est votre processus créatif d’une œuvre en céramique ?

Je ne fais jamais de croquis préparatoires, je me lance dans mes créations sans faire de dessin. Des fois je crayonne sur les pots ; le carbone tracé s’effaçant à la cuisson. Lorsqu’il s’agit de commandes spécifiques, je suis amenée à faire des dessins pour les présenter aux clients, mais cela bloque ma créativité. Je préfère donner librement cours à mes idées foisonnantes.

Vous faites partie, depuis presque dix ans, de l’association du Printemps des Potiers. Que retenez-vous des différentes éditions ?

J’organise depuis plusieurs années le Marché des Potiers avec Eric Desplanche : sa mise en place et la disposition des exposants. Je participe également au jury qui sélectionne les potiers. Je trouve chaque édition réussie et très riche dans ce que chacune et chacun propose.

Romane Brun