NANS VINCENT – Partageons nos solitudes
Hors-série spécial Centre Culturel Tisot à La Seyne
>> 11 mai
A huit ans, Nans lit du Prévert en écoutant Johnny. A treize, il se dit : « Tiens je vais créer un refrain pour mes poèmes ». Aujourd’hui, ce musicien varois voyage partout dans son camion pour vous faire découvrir ses poésies pop. Alors venez le (re)découvrir à Tisot et participez au financement de son prochain album.
Comment décrirais-tu ta musique ?
Au départ, j’écris des poèmes, mais je trouve le terme un peu galvaudé aujourd’hui. Je crée des chansons, des mélodies. Je définis ça comme de la pop poésie. Je suis venu à la musique parce que j’écrivais des poèmes et à un certain moment je me suis dit que je pouvais certainement faire de la musique avec. C’était il y a longtemps, j’avais treize ans.
Après « Ça va mieux merci », tu es en préparation d’un deuxième album « Solitudes Partagées », pour lequel tu as lancé un financement participatif. Peux-tu nous en parler ?
C’est plus précisément une précommande de l’album, notamment pour le public qui me suit déjà, qui nous permettrait d’éviter les problèmes de trésorerie. J’ai créé, mais pas tout seul, un label indépendant, pour m’autoproduire. J’ai déjà sorti deux singles du prochain album, « Ma Vilaine » et « Le Mal du Pays », avec deux clips réalisés par des artistes différents. J’aime toucher à des arts multiples, dont le cinéma. Quand je travaille avec un réalisateur sur un clip, je le laisse libre d’effectuer son travail, sans imposer mes idées, afin que nous puissions mêler nos univers. L’idée de cet album est de partager nos solitudes pour que cela nous appartienne à tous. Il a mis du temps à venir. J’ai travaillé avec différents musiciens, et il y a un an, j’ai rencontré Alban Sautour, ingénieur du son et excellent musicien. Nous avons mélangé nos idées, c’est un vrai travail d’équipe. C’est un album tendre, sans violence. Certains sujets traités peuvent être assez actuels et prêter à débat mais l’idée est d’en discuter tous ensemble…
Comment composes-tu un morceau ?
Je marche. Je chantonne, je trouve une mélodie qui me paraît jolie et je l’enregistre sur mon téléphone. Ensuite, je travaille et développe cette mélodie.
Tu as donné de nombreux concerts, c’est ce que tu préfères dans la musique ?
La scène, c’est génial. On est face à face avec des gens qui sont venus pour découvrir ou pour écouter une chanson qu’ils connaissent. C’est le moment où je suis le plus proche de ce que je veux faire, je peux dire : « hé regarde j’ai un truc à te dire, tu veux écouter mon dernier poème ? ». Nous avons chacun nos aventures personnelles et, tout à coup, quelques mots font que nous nous rencontrons. Je me déplace partout avec mon camion et dans un petit village, ça se remplit, le public vient et repart content. Il y a quelque chose de fabuleux. Mais je n’ai aucune préférence entre la scène et le moment de création. L’émulation artistique quand les bons mots s’alignent est extraordinaire. L’enregistrement aussi, c’est comme graver quelque chose dans le marbre. Et cela dépend aussi de mon humeur, est-ce que je préfère le déjeuner du matin ou celui du midi ?…
Un mot sur tes influences ?
Je suis influencé par mon époque, elle-même influencée par ses pères. Si on doit mettre des noms, les gens parlent souvent de Feu! Chatterton, ou de Louise Attaque. En ce moment, j’écoute Pomme, des chanteurs québécois, du hip-hop, Peter Gabriel, Leonard Cohen. Je crois que les années entre 2003 et 2006 ont beaucoup compté, avec « Caravane » de Raphaël, « Demon Days » de Gorillaz ou Alain Souchon.
Fabrice Lo Piccolo