Nicolas Burel, Aux frontières de la créativité…
Nicolas Burel est le co-fondateur de l’association Le Potentiomètre dédiée à diffuser et promouvoir des musiciens locaux. Mais son métier est l’hypnothérapie. Il a donc décidé d’allier ses deux domaines de prédilection, la création et l’hypnose, et se penche depuis quelques temps sur les interactions entre les deux…
Comment est née cette idée d’associer hypnose et créativité ?
Dans l’éducation actuelle, on n’évalue pas les enfants sur leur créativité. Si on ne retient pas, c’est fini. Mais quand une personne est confrontée à un problème, elle doit trouver ses propres solutions. Pour entreprendre l’arrêt du tabac par exemple, on demande au patient ce qu’il peut se passer s’il arrête, et quelles solutions il peut trouver. Je lui propose d’utiliser sa créativité pour trouver ses propres solutions. Aujourd’hui, il n’y a aucun modèle de thérapie qui s’appuie sur la créativité. J’ai donc décidé de faire des expériences qui associent hypnose et domaine créatif pour analyser ce qu’il s’y passe. Le but est d’observer chaque étape du processus créatif, de repérer les blocages et de trouver un moyen pour les dépasser. Je suis convaincu que ce processus s’apparente au chemin de création artistique, de l’idée originale au résultat final.
Qu’est-ce qu’apporte l’hypnose au domaine créatif ?
J’utilise cet outil parce qu’il nous permet de lever des blocages internes. Aujourd’hui, un artiste n’expose pas sa toile, par exemple, parce qu’il a un certain nombre de blocages (peur du regard de l’autre, déficit de confiance etc.), et sous hypnose on peut les lever, un par un. Cela fait un an que j’ai initié ce projet, et l’assocation Le Potentiomètre est une source d’élaboration de projets créatifs.
Tu es encore dans la phase d’études ?
Dans cette phase d’études je m’intéresse aux disciplines artistiques, et je souhaiterais, par la suite, appliquer mes découvertes au domaine thérapeutique. Pour ces premières expériences, j’ai fait appel à une école de design de BD, Axe Sud, et étudié quatorze élèves. Dans la première étape, ils avaient une consigne, et devaient la réaliser dans un cadre normal, puis dans des conditions de transe hypnotique. Le résultat montre que l’hypnose a clairement une influence sur le processus créatif. Dans ce cas-là les sujets ont eu plus d’idées, une imagination plus développée, ils sont allés plus loin. Le revers est que les contraintes de la consigne ont été moins respectées, et que les idées étaient parfois moins réalisables. Mon but était d’évaluer dans un premier temps si l’hypnose avait une réelle influence sur le processus. J’ai prévu de faire une expérience dans chaque domaine artistique :
musique, danse, peinture, arts plastiques, vidéos. Cela prendra plusieurs années.
Toujours dans cette idée, tu organises des voyages sonores…
Je suis passionné de Musique Assistée par Ordinateur. J’ai réussi grâce à l’auto-hypnose à trouver des solutions à certains problèmes. L’idée des ces voyages est que le public regarde un film projeté par son inconscient. Après la mise en état d’hypnose, l’imagination se met en place et est influencée par la musique, qui est en quadriphonie. C’est également une autre forme de méditation, une forme de transe, sur de la musique très cinématographique, qui évoque des intrigues, des péripéties, des sensations de bien-être. Avec le retour que j’ai des expériences, j’alimente mes recherches. J’organise certains événements en privé, ou dans des festivals, Ambiosonic, le Rade Side, l’Irréprochable. J’organise aussi des concerts privés.