Nicolas Burel – Les bienfaits de l’hypnose
Auto-hypnose, guide d’exposition.
Certains lecteurs assidus de notre magazine connaitront Nicolas à travers son association « Le Potentiomètre » qui soutient les musiciens locaux. Cette fois-ci, il vient nous parler d’un ouvrage qu’il vient de sortir, un guide pour la pratique de l’auto-hypnose.
Comment en est-tu venu à t’intéresser à l’hypnose ?
J’ai découvert l’hypnose lors de mes études d’infirmier. Un psychiatre de l’hôpital San Salvadour à Carqueiranne m’a poussé à la pratiquer et je me suis formé. En une séance, ce praticien avait réussi à supprimer le traitement par somnifères d’un de ses patients. Ce fut une révélation. Je suis passé moi-même par une période de maladie et l’auto-hypnose m’a beaucoup aidé. Je me suis également intéressé à la créativité dans le milieu artistique et à comment cette pratique là pouvait intervenir dans le processus créatif.
Comment définis-tu l’auto-hypnose et quelle est la différence avec d’autres pratiques, telle la méditation pleine conscience ?
C’est une pratique permettant d’atteindre un état modifié de conscience qui va nous permettre de modifier un comportement problématique. On cultive le même état que dans les autres pratiques, une sorte de transe, mais la différence est dans les outils et les effets recherchés. La pleine conscience sert par exemple à être plus impliqué dans le moment présent, la méditation bouddhiste est orientée du côté de la réflexion, la sophrologie permet d’harmoniser le corps et l’esprit, la relaxation de se détendre. L’auto-hypnose est utilisée entre autres pour les changements comportementaux ou le traitement de la douleur. La détente physique et mentale est apportée par l’état modifié de conscience donc elle est commune à toutes les disciplines.
Est-ce accessible à tout le monde ?
Oui et tout le monde connait cet état. Quand on lit un livre ou que l’on écoute de la musique et que l’on perd conscience du présent, ou quand on est dans nos « rêveries », on est dans cet état-là. Le livre offre les outils pour rentrer dans cet état et pouvoir modifier certaines problématiques. Par contre si on se sent limité et pour certains problèmes profonds, il est conseillé d’aller voir un thérapeute.
Ça prend du temps ?
Il faut pratiquer de la même façon que l’on fait un sport, mais les bénéfices sont visibles tout de suite. On apprend très vite mais il faut y consacrer du temps. Tout le monde rêve à un moment dans la journée. Pour chaque thème abordé, je propose différentes expériences qui permettent de s’approprier la pratique. La démarche est aussi de prendre rendez-vous avec soi-même, de se convaincre que l’on peut prendre dix minutes pour soi. Ça s’inscrit dans les pratiques de développement personnel.
Quelques exemples de situations où l’on profite de l’auto-hypnose ?
Dans toutes les addictions, la gestion de la douleur, la gestion des émotions… Il y a des effets sur le court terme et sur le long terme. A court terme, un effet anxiolytique, mais sans médicament : on régule l’humeur, l’appétit, le corps, le sommeil… Et c’est scientifiquement prouvé. A long terme, on sait modifier les comportements, on peut gérer la douleur, les charges émotionnelles, les problèmes de deuil. C’est fait pour traiter les symptômes d’une peur fondamentale mais ça ne traite pas cette peur en profondeur. On peut aussi l’utiliser positivement, pour susciter la créativité ou mettre en place du plaisir. Le livre est disponible dans toutes les librairies en ligne.
Fabrice Lo Piccolo