Nicolas Folmer – Provoquer des rencontres.
Folmer Club à la Font des Pères au Beausset et au Royal à Toulon.
Installé entre La Font des Pères au Beausset et le Cinéma Le Royal à Toulon, le Folmer Club entame une nouvelle saison. Nicolas Folmer, trompettiste et professeur au Conservatoire TPM, multiplie les rencontres musicales.
Deuxième saison dans ces lieux. Commentcela s’est-il passé l’an dernier ?
On voit que l’on répond à un besoin : l’été, l’offre jazz abonde, mais l’hiver est plus calme. Le public que nous accueillons est composé à la fois d’amateurs très connaisseurs et de personnes qui souhaitent se former. Et lorsqu’on comprend mieux le jazz, on l’apprécie encore davantage.
Cette année, tu proposes aussi de la pop, du lyrique et même du stand-up. Pourquoi cet élargissement ?
La Font des Pères programme déjà le stand-up et un groupe de pop, avec un niveau de qualité remarquable. Pour le lyrique, c’est une proposition de Philippe Chauvin de la Font des Pères et aussi par amour personnel pour ce style, d’autant que Chantal Arnaud, professeure exceptionnelle au conservatoire a formé de nombreux chanteurs et chanteuses lyriques de haut niveau. Nous avons d’ailleurs ouvert la saison avec Mélody Louledjian, qui habite à Signes, et Julie Robard Gendre, deux artistes d’opéra qui mènent des carrières internationales. Permettre au public d’être assis à un mètre d’une chanteuse lyrique et de sentir la vibration du chant, c’est une expérience rare.
Comment choisis-tu les artistes ?
Je mets en avant des artistes qui ont quelque chose à transmettre. Notre territoire compte beaucoup de musiciens de jazz et j’aime provoquer des rencontres.
Ainsi, nous avons fait jouer Rick Margitza, qui a collaboré avec Miles Davis, avec José Caparros. En décembre, nous programmons l’accordéoniste Jean-Baptiste Baudin, champion du monde, en trio avec le musicien local Philippe Bestion. Il y aura aussi Émile Melenchon qui jouera avec Lo Trio. Nous accueillons Irving Acao qui a joué dans Irakere, autour d’un hommage à Miles Davis avec à la batterie, Stéphane Huchard, qui joue dans mon groupe pour une rencontre très excitante. Et le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous recevons « What Elle’s », un concert d’Andréa Caparros et d’un groupe composé uniquement de musiciennes : les artistes féminines de jazz étant encore rares aujourd’hui.
Quelques mots sur tes propres concerts ?
Le 8 février, je joue « So What » pour célébrer le centenaire de Miles Davis à La Font des Pères. Au Royal le 26 mars, je jouerai avec le pianiste Emil Spanyi, qui a
travaillé notamment avec Quincy Jones ou Al Jarreau. Avec Big Sud, en collaboration avec Christophe Dal Sasso, toujours en résidence à Bandol, nous créerons un nouveau programme : « From Broadway to the French Riviera », les 31 janvier, 28 février(Salle St Paul) et 9 mai avec des invités tels Camille Bertault, Sarah Lazarus David El Malek et Julien Alour. Et en clôture du Folmer club le 30 avril au Royal : le saxophoniste sicilien Claudio Giambruno, issu d’une grande tradition jazz sicilienne.
Ces concerts se déroulent au Royal et à La Font des Pères. Qu’apportent ces lieux ?
Le Royal offre une acoustique exceptionnelle pour le jazz avec un confort d’écoute remarquable. La Font des Pères est connue pour son vin, son gin distillé sur place et son restaurant gastronomique aux prix accessibles. Le format club y permet une proximité rare avec les artistes. Je tiens à saluer Eva Brucato du Royal et Philippe Chauvin de La Font des Pères : leur engagement culturel est précieux.
Fabrice Lo Piccolo.