Nicolas Vantalon – Du théâtre pour tous dans les jardins du Musée Jean Aicard
Festival Confluences au Musée Jean Aicard à La Garde du 27 au 29 juin
Du 27 au 29 juin, le festival Confluences revient pour sa quatrième édition au Musée Jean Aicard à La Garde. Un événement singulier, à la croisée du théâtre professionnel et amateur, initié par Nicolas Vantalon, qui nous dévoile les coulisses de ce rendez-vous généreux et accessible, placé cette année sous le signe de l’univers foisonnant de David Lescot.
Vous êtes à l’origine de ce festival. Quel est votre parcours ?
J’ai découvert le théâtre au lycée, puis j’ai suivi des études d’architecture, où il y avait un club de théâtre. En tant qu’adulte, j’ai repris le chemin des planches via le conservatoire, avant de me reconvertir totalement grâce à une formation à Aix-en-Provence, dirigée par Alain Simon. Cette formation m’a permis d’approfondir tous les métiers du théâtre, avec l’accompagnement d’un auteur parrain tout au long de l’année.
Comment est né le festival Confluences ?
Je suis parti d’une idée simple : un auteur, un festival, et une programmation faite uniquement de pièces de cet auteur. Chaque heure, un spectacle d’une quarantaine de minutes est présenté par des ateliers de théâtre amateurs. L’auteur nous confie l’intégralité de ses textes, que je transmets à des compagnies locales, pour travailler elles-mêmes ou avec leurs élèves. Je tiens à laisser un temps d’échange d’au moins vingt minutes entre l’auteur et le public. Le soir, on propose des pièces complètes. Nous avons aussi des compagnies professionnelles qui se greffent à la programmation. Nous voulons briser les barrières, ouvrir le théâtre à tous. Les gens me disent souvent que le théâtre c’est trop cher, trop guindé, trop compliqué. Ici, l’entrée est libre, on est dans un jardin, on peut venir et repartir discrètement si besoin. Le théâtre n’est pas réservé à une élite. Cette année, nous proposons une vingtaine de « pastilles » théâtrales, plus trois spectacles complets. Il y aura six pièces destinées au jeune public, dont deux interprétées par des enfants et adolescents. Dès le 26 juin, une soirée dédicace est prévue à la librairie Charlemagne. Le vendredi 27, une lecture aura lieu, sous l’égide de la bibliothèque de théâtre Armand Gatti, à La 7e Vague, par une classe théâtre d’un lycée toulonnais. Et pour clore le festival, un concert de Mathieu Becquerel mêlera son répertoire à des chansons de Mayol et de David Lescot. Des collégiens ont aussi réalisé une exposition d’arts plastiques inspirée du travail de l’illustrateur Vanson qui avait dessiné pour le livre d’une des pièces de David Lescot. Enfin, le week-end suivant, la compagnie Pars pas les mains vides présentera une création inédite écrite spécialement par Jacques Jouay, auteur associé du premier festival : « La Vengeance d’Agatha. »
Pourquoi avoir choisi David Lescot comme artiste associé cette année ?
Chaque année, je choisis un artiste pluridisciplinaire. David Lescot est un auteur vivant, à l’écriture contemporaine, qui parle aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Il est dramaturge, librettiste d’opéra, musicien et chanteur de jazz… Il aborde des thèmes du quotidien – la famille, l’écologie, l’Europe – et mêle texte, musique, danse. Il est artiste associé au Théâtre de la Ville à Paris, mais reste très accessible. Durant le festival, il jouera une pièce avec Ludmila Dabo – qui incarne Nina Simone – proposera un set de ses comédies musicales, et animera une masterclass.
Et le lieu, le parc du Musée Jean Aicard ?
Le parc du musée a été pensé par Jean Aicard comme un lieu de villégiature artistique. Il y recevait Sarah Bernhardt, Félix Mayol ou Pierre Loti. C’est un jardin sauvage, hors du temps, parfait pour accueillir un festival.
Fabrice Lo Piccolo