Olivier De Benoist – Comment se fâcher avec toute sa famille !
« Le petit dernier », le 14 novembre au théâtre Galli à Sanary
Olivier De Benoist crée un one-man-show à chaque fois qu’il a un nouvel enfant… et il en a eu un quatrième ! Nous revenons avec lui sur quelques-uns des moments forts de son spectacle à voir au Théâtre Galli.
Il y a quelques temps que tu tournes ce spectacle, « Le petit dernier » a un peu grandi non ?
Oui, bien sûr. En général les spectacles durent trois ans. Nous les rodons pendant un an dans toute la France, puis nous les jouons pendant deux ans à Paris et en Province. Mais là, nous avons eu la crise sanitaire au milieu. Donc, oui le spectacle a grandi, évolué. Sinon ça ne m’amuserait pas. C’est un peu comme un enfant qui grandit à chaque représentation : je deviens plus performant et j’ajoute des nouveautés au fur et à mesure. Je personnalise aussi le spectacle selon l’endroit et les spectateurs sont aussi acteurs du spectacle, donc ce n’est jamais le même.
Alors comme ça, tu as créé la « School of Lexomil » ?
Je cherchais un nom improbable pour accueillir les élèves de cette école, qui sont en fait des parents. C’est inspiré d’un fait réel : aux Etats-Unis a été créée une école pour apprendre aux parents à être de bons parents ! J’ai trouvé ça intéressant, et j’ai structuré le spectacle autour de cette idée d’école qui aurait un certain nombre de cours destinés aux parents.
Et on apprend qu’avoir des enfants, ce n’est pas très écolo…
élever un enfant fait émettre cent tonnes de CO2 par an, et moi j’en ai quatre ! Ce sont des statistiques réelles, il existe même une mouvance de personnes qui ne veulent plus faire d’enfants à cause de cela. La base est vraie, mais tout ce que je peux raconter, c’est évidemment pour rire. L’écologie est un thème moderne, c’était marrant de la mettre à l’honneur.
Tu as quatre enfants, en réalité, c’est simplement pour pouvoir créer de nouveaux spectacles !
C’est une façon de rembourser tout ce qu’ils me coûtent ! En revanche c’est vrai que si je n’avais pas eu quatre enfants, ce serait plus difficile pour moi. Il faut de la sincérité au départ et j’ai six frères et sœurs, donc je connais le sujet depuis longtemps. Un spectacle sur ses enfants c’est très classique. En général, un humoriste fait son premier spectacle sur les rencontres amoureuses puis sur le couple puis sur les enfants. Ce qui compte ce sont les axes que l’on utilise, et j’essaie d’être original, par exemple j’étudie le langage des pleurs. Je parle aussi de l’enfant préféré, c’est un peu trash, mais c’est un vrai sujet dans les familles. Certains parents l’affirment, d’autres jurent qu’ils n’en ont pas, alors que la réalité prouve le contraire. Il y aussi l’ado, sujet, comme la belle-mère, sur lequel on peut tout dire, c’est un personnage cartoonesque, et dès qu’on le mentionne le public est prêt à rire.
Alors comme ça ta fille veut devenir humoriste ?
Ça aussi ça me faisait marrer ! Elle a écrit des vannes pour moi et me demande de les tester sur scène, mais quand je les découvre, en réalité elle se moque de moi : c’est l’arroseur arrosé !
Tu te destinais à une carrière de juriste, qu’est-ce qu’il y a de commun avec le métier d’humoriste ?
Les études de droit apprennent la concision, la synthèse. Et dans le seul en scène, on essaie de faire une vanne avec le moins de mots possibles, on veut trouver le mot juste qui crée une image chez les gens. Mais j’avoue qu’aujourd’hui je ne regrette pas du tout d’avoir choisi !
Fabrice Lo Piccolo