Hors-série FiMé 2024 – Olivier Lagodzki – Le film est une partition

>>Dimanche 10 novembre à 15h à l’Espace des Arts au Pradet

Olivier Lagodzki (trombone, percussions, objets sonores) et Mauro Coceano (piano et autres instruments), seront à l’Espace des Arts du Pradet le dimanche 10 novembre, pour interpréter leur musique inspirée et ouverte, électronique et acoustique devant le film muet américain de Sam Taylor et Fred Newmeyer « Vive le sport ». Olivier Lagodzki nous en dit davantage…

TYPE DE MUSIQUE :

Musique improvisée, ouverte.

MUSICIENS :

Mauro Coceano : accordéon et percussions.
Olivier Lagodzki : trombone, percussions, objets sonores.

SPÉCIALITÉ :

La musique live, le spectacle non conventionnel, où l’on ouvre la scène et où le spectateur devient partie prenante et prend conscience de ce qu’il voit, entend.

SOUVENIR DE CINÉ-CONCERT :

Pendant le très long film « Metropolis » au Musée d’Orsay à Paris, j’ai ressenti une apesanteur, j’ai eu l’impression de partir dans les images, de faire corps avec l’écran, dans une sorte de transe. C’est un bon souvenir, mais qui reste un moment à la fois surprenant et inquiétant.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours de musicien, et comment cette route vous a mené aux ciné-concerts ?
En tant que musicien, je suis un autodidacte, venu assez tardivement à la musique et, avant cela, j’ai fait des études de cinéma avec la perspective de devenir réalisateur. J’avais vraiment envie de raconter des histoires, de filmer des choses. Mais c’était une période où faire des images n’était pas aussi facile et accessible qu’aujourd’hui. À l’époque, vers la fin des années 70, les moyens techniques n’étaient pas les mêmes, c’était beaucoup plus compliqué de faire un film, et comme je suis quelqu’un de plutôt introverti, cela ne convenait peut-être pas très bien au milieu, à cette industrie qu’est le cinéma. La musique garde un côté plus artisanal, qui correspond certainement davantage à ma personnalité, et m’a permis de devenir un peu moins introverti !

Vous serez devant l’écran avec Mauro Coceano, que se passera-t-il ?
Ce que je peux dire, c’est que nous ne faisons pas de la musique d’illustration, le film est comme une partition sur laquelle nous pouvons improviser en suivant les émotions qui défilent. Le graphisme a une réelle importance aussi, qui nous sert à composer les intervalles sonores. Les idées musicales et les petits phrasés nous viennent en regardant le film. Je suis un musicien de jazz, et c’est par cet angle que je conçois l’improvisation. Mauro Coceano ne se dit pas musicien de jazz, mais moi j’entends par là le côté musique improvisée que l’on partage avec des musiciens que l’on connaît, avec qui l’on sait s’accorder, se répondre.

Vous jouerez devant « Vive le sport », que pensez-vous du film, se prête-t-il particulièrement bien à l’exercice du cinéconcert ?
Bien sûr « Vive le sport » convient parfaitement. D’abord c’est un film muet, donc beaucoup mieux adapté, les images sont bien plus parlantes que dans le cinéma sonore. Tous les films muets sont plus intéressants pour nous musiciens de ciné-concerts, ils ouvrent davantage l’imaginaire. Par ailleurs c’est un film burlesque, très drôle, extrêmement contrasté, avec des surprises permanentes, on ne s’engage pas dans une musique romantique, c’est accidenté, et ça nous va bien car on ne s’endort pas !

Vous n’utilisez pas que votre trombone sur scène, peut-on en savoir davantage ?
Tout d’abord le trombone est un peu électrifié, il y des loops, un looper, un harmoniseur, ce qui change le timbre. Il y a également des parties qui sont uniquement piano / trombone, et d’autres où les instruments sont modifiés. Nous avons tout un instrumentarium qui est fait d’effets électroniques, de synthés digitaux (joués par Mauro), mais aussi des sons acoustiques détournés, créés par des objets sonores résonnants qui ne sont pas de vrais instruments. Donc, c’est un peu électro-acoustique aussi, avec l’utilisation de bruitages, qui peuvent être décalés par rapport à ce qui se passe sur la pellicule. C’est passionnant de faire ça. Avec Mauro nous nous connaissons depuis une vingtaine d’années, nous avons travaillé ensemble sur des spectacles de cirque par exemple, et nous apprécions de participer à des projets un peu risqués, où nous sommes sur le fil, mais en équilibre.

VIVE LE SPORT

DE SAM TAYLOR & FRED NEWMAYER

1925 – USA – Noir & Blanc – 76 min.

Avec Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Hazel Keener.

Harold Lamb ne pense qu’à une seule chose, son entrée à la Tate University. Il rêve d’être l’étudiant le plus populaire à l’instar du capitaine de l’équipe de football. Dès son arrivée, il subit les turpitudes des anciens et accumule les gaffes. Pour mettre toutes les chances de son côté dans sa quête de popularité, Harold essaie d’intégrer l’équipe de football mais il devient vite la risée du collège. Pourtant Harold ne renonce pas…

Weena Truscelli

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