Olivier Letellier, L’espoir mis à l’honneur.

La Saison Jeune Public

« La Mécanique du hasard » – le 05.11 – 19h30
Le Pôle – Le Revest-les-Eaux

 

Olivier Letellier met en scène « La Mécanique du hasard », une pièce adaptée du roman « Le Passage » de Louis Sachar. Stanley Yelnats, héros de l’histoire, est frappé d’une malédiction familiale qui pèse sur ses épaules et se retrouve injustement envoyé dans un centre de redressement au beau milieu du désert texan. Seul maître de son destin, Stanley, garde espoir et reste persuadé qu’il n’est pas un simple bon à rien.

 

Pourquoi le choix de ce roman ?
Je le trouve très beau. Cette histoire m’a touchée et j’avais envie de faire un polar sur la recherche du bonheur. Dans cette histoire, on est dans une enquête généalogique où l’on creuse pour trouver des liens. La thématique de la relation avec les adolescents m’a beaucoup intéressée.

L’adolescent, Stanley, est en quête de lui même…
Stanley c’est un peu un héros looser, et cela me plaisait de mettre en scène ce genre de personnage. Les gens lui disent sans arrêt qu’il n’est bon à rien. Comme on peut le dire à beaucoup de gens et beaucoup de jeunes. A force, on finit par le croire. Stanley, lui, a toujours senti au fond de lui que ce n’était pas vrai et qu’il pouvait faire quelque chose de bien dans sa vie. Il y a beaucoup d’espoir dans cette pièce. Il reste malgré tout très optimiste même si tout lui tombe dessus. Il a hérité d’une malédiction familiale qui le place toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Mais il se dit que même si l’on touche le fond du fond, on pourra toujours remonter. Cependant, il ne va jamais chercher les histoires et les conflits. Il va faire la connaissance de Zéro, ils vont devenir amis. Le plus touchant, c’est que dans ce camp de redressement où ils se trouvent, ils vont réussir à s’en sortir grâce à Zéro. Il va apprendre à lire et écrire à Stanley. Alors que pour les autres adolescents, c’est une honte : ils se moquent du fait que Zéro sache lire et écrire. C’est un message que je souhaite partager avec les jeunes.

C’est une pièce à la fois drôle et sombre…
On passe par des moments sombres. On montre la violence et la cruauté de l’humanité. Mais au bout, il y a de l’espoir, une lumière. C’est un peu comme la vie ! C’est pas tout rose mais ça vaut le coup d’être vécu. Si dans cette histoire tout se passait bien, on s’attacherait moins aux personnages. Grâce à tous leurs problèmes, on se prend d’empathie, on s’identifie à eux, par mimétisme. C’est souvent comme cela que fonctionne le jeune public. On suit cette histoire jusqu’à son dénouement, qui est heureux.

La scénographie se résume à deux comédiens et un frigo, que représente ce frigo ?
C’est le seul objet du plateau. Il a une énorme importance symbolique. Déjà, c’est un vieux frigo américain, cela nous renvoie à une certaine époque. C’est un objet seul au milieu d’un désert, un peu comme un mirage. Il est aussi une porte temporelle qui permet d’assister à des flashbacks. Il devient une table, un coffre, une barque, il se transforme. J’aime beaucoup faire travailler l’imaginaire. Il y a un plancher aussi qui est très important. Il a une forme de cartographie de lac avec des courbes de niveaux et fait aussi allusion à un tronc d’arbre coupé. On peut y voir les différentes lignes du bois et son âge. Comme c’est une histoire qui renvoie à la transmission intergénérationnelle, je trouvais cela très intéressant.

Stellie Poirrier

 

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