Pascal Recordon – Étend nos horizons.

21.11 – Hôtel Départemental des arts du Var

Auteur, compositeur, interprète varois, Pascal marche sur les traces d’un Bashung ou d’un Daho. Comme eux, il crée un univers rock, autour de textes forts, enveloppés dans des écrins musicaux emplis de sensations, d’images cinématographiques, pour nous amener vers de nouveaux horizons.

Tu t’inscris dans cet univers de la chanson française proche d’un Bashung ou d’un Biolay ? Oui, c’est ce que je souhaitais faire, même si je ne me revendique pas d’une influence. J’ai écouté tellement de choses différentes : punk, funk, soul… Mon parcours chemine vers des choses qui n’ont rien à voir entre elles. Je fais ce que j’ai à faire, je me rends compte une fois le travail accompli de la couleur, et j’essaie d’explorer. Je citerais aussi, The Cure, Earth Wind and Fire, ou Daho bien sûr, qui pour moi elle est le summum de l’élégance musicale et artistique et a une vraie capacité à se remettre en question. Je suis aussi influencé par l’art en général, surtout le cinéma que j’adore. J’essaie de créer une musique assez cinématographique. Comment écris-tu ? Souvent, pour le texte, je pars de mots ou de phrases. Parfois je prends la guitare, ou me mets au piano. Je crée une partie, je déroule puis ça s’arrête. Puis des mois après je peux arriver à relier certaines parties. La mécanique du cerveau est étonnante. Je ne vois pas l’artiste comme un démiurge, mais plutôt comme un relais de sensations. On part de soi, et on touche d’autres sensibilités humaines autres que les siennes. Pour le texte, je suis dans une démarche d’économie du langage. Le mot est choisi pour sa musicalité, sa rythmique, son pouvoir évocateur. Je suis dans la sensation, dans l’esthétique. En cela, je suis peut-être un peu influencé par le hip hop. J’aime aussi beaucoup Beckett qui essayait de déconstruire le langage, pour laisser apparaitre la substantifique moelle du cœur et du corps. Je veux dire sans dire. En même temps, j’ai un côté classique dans l’utilisation des rimes et le placement des mots. Un des maitres en cela est Baudelaire. Pour trouver la bonne rythmique, je parle et scande le texte. Parfois je me sers de la musique pour rendre le texte accessible, elle va être un décor, elle vient jouer avec les mots, comme la lumière au cinéma. Tu ne souhaites pas sortir de CD… Je suis dans une démarche citoyenne. On va vers la fin du plastique, des vinyles faits en algue sont à l’étude. Aussi, j’aime le disque biodégradable qui commence à exister, il est périssable, tout comme nous. Peut-être je sortirai une clé USB avec du contenu additionnel, ou un livret avec un code pour aller en ligne… Pour ton premier album tu as joué en première partie de Birkin et Boogaerts, qu’est-ce que cela t’a apporté ? C’était totalement inattendu. Lorsque j’ai été choisi pour la première partie de Jane Birkin, je n’avais jamais chanté mes chansons avec un vrai public. J’ai eu deux mois et demi pour préparer et monter une équipe de musiciens pour m’accompagner. C’était à Nuit Saint Georges, devant mille personnes, et cela a déclenché beaucoup de choses, dont le rapprochement avec Tandem. Justement, en quoi notre SMAC te soutient-elle ? Sur cet album, je suis en autoproduction donc c’est un partenariat de diffusion sur le concert de l’Hôtel des Arts. Pour le premier, ils m’aidaient pour l’enregistrement. Sur celui-ci, je voudrais plus imprimer ma propre couleur. Mais ils suivent le projet avec intérêt. Comment prépares-tu ce concert ? C’est le concert de présentation officielle d’« Horizon Paradis ». C’est intéressant de faire vivre les chansons en live, de voir la réaction du public, si les arrangements fonctionnent. Nous serons deux. Je m’occupe des claviers et séquences numériques, et du chant. A la guitare, Bruno Van Calster m’accompagne. Je trouve son jeu très élégant et intelligent avec un sens de l’arrangement de guitares électriques que je recherchais pour ce projet.