Pascale Boeglin-Rodier, Un monde ouvert
Juillet 2019 – Châteauvallon Scène Nationale – Ollioules
Pascale et Charles Berling, déjà directeurs du Liberté Scène Nationale ont été nommés à la tête de Châteauvallon voilà un an. Pour ce premier été , ils nous proposent des propositions renouvelées qui nous permettront de redécouvrir différemment ce superbe site.
Quelle votre nouvelle ligne événementielle pour Châteauvallon Scène Nationale ?
Quand nous avons pris la direction de Châteauvallon, nous nous sommes aperçus que le site lui-même avait été un peu oublié, alors que c’est un merveilleux théâtre, au milieu d’un parc méditerraneen de dix hectares. On a donc imaginé un projet qui intègre totalement l’extérieur, plaçant au même niveau programmation et mise en valeur du site. Nous avons conçu des installations sportives, un restaurant, un parc méditerranéen, des sentiers de ballade, un potager participatif, on a même taillé les oliviers ! Et nous allons, avec le CNRS, réintroduire des lucioles… Nous voulons un lieu vivant que chacun puisse s’approprier. Au départ, la population avait construit le lieu en amenant chacun une pierre : on a souhaité retrouver cet esprit. Notre programmation a été bâtie avec l’idée de faire venir les gens bien avant les représentations, pour partager des moments artistiques de convivialité et redécouvrir ce lieu exceptionnel.
Vous avez ce mois de juillet de tous nouveaux rendez-vous : les crépuscules, le dimanche en famille…
A partir de 18h, chaque jour de représentation, nous avons des propositions artistiques gratuites, disséminées dans tout le parc. Il y a des formes très variées. Tout d’abord des balades, accompagnées par un guide, pour redécouvrir le site naturel. Puis, des formes artistiques musicales, des chanteurs d’oiseaux, de l’acrobatie, des conférences-conversations, en étant au plus près de la personne, avec des chaises longues. Nous avons invité Edgar Morin ou Gilles Clément qui avait réalisé un projet de jardin pour Châteauvallon. Egalement des lectures avec Charles Berling et Nathalie Dessay, Tania de Montaigne, l’auteure de «Noir» qui a joué au Liberté. Il y a des projets participatifs, avec des expériences sensorielles, proposée par Thierry Tieu Niang, le grand chorégraphe. Le dimanche 7 juillet, nous aurons deux spectacles pour le jeune public et entre les deux un brunch en famille. Les jours de représentation, le restaurant sera ouvert, avec des repas préparés par Virginie, avec des produits locaux, des jus de fruits faits maison. Il n’y aura plus de plastique, plus de bouteille industrielle. Nous accueillons également l’exposition de Clowns sans frontière dont je connais le fondateur depuis plus de vingt ans. Au milieu de ruines, il rassemble des enfants pour les faire rire, dans des pays en conflit. Ces photos sont réjouissantes. Nous avons également demandé au réseau Mistral et à TPM que Châteauvallon soit desservi par des bus jusqu’à la fin des spectacles, et avons mis en place un dispositif de covoiturage accessible par le site internet.
Quels seront les moments forts de juillet ?
Châteauvallon, c’est un haut lieu du jazz, de la danse, de nombreuses disciplines, et il y a beaucoup d’attentes du public. Nous allons conserver l’éclectisme, en présentant un spectacle par discipline. La Compagnie Les 7 doigts, jouera son spectacle «Passagers» en cirque. En danse, Angelin Preljocaj viendra présenter son nouveau spectacle «Gravité», qui pour moi est encore meilleur qu’à son habitude. Jean-Louis Trintignant viendra faire des lectures en musique. En théâtre, nous verrons «Nous l’Europe ou le banquet des peuples» mis en scène par Roland Auzet et créé pour le festival d’Avignon. Côté musique il y aura le «Requiem» de Mozart, retransmis gratuitement sur grand écran du festival d’Aix, l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, et Hindi Zahra. Nous avons donc des grand noms, dans ce programme que nous avons baptisé «Un monde ouvert», l’idée étant de briser les frontières entre les pays, les individus, les communautés, dans ce contexte d’actualité difficile.