Paul de Saint-Sernin – Sur scène, c’est le vrai moi.
Le samedi 22 février au Théâtre de l’Esplanade à Draguignan
Connu pour son franc-parler dans « Quelle époque ! », Paul révèle sur scène une facette plus sensible et authentique. Entre souvenirs de famille, décalage et amour du spectacle vivant, il nous plonge dans un univers où la sincérité fait rire. Rencontre avec un humoriste qui se met à nu.
On te connaît grâce à ton surnom « le sniper » dans l’émission « Quelle époque ! », c’est plus un jeu ou une facette de ta personnalité finalement ?
Non, c’est vraiment un personnage que j’endosse et qui est très différent de celui que je suis sur scène. Sur scène, c’est le vrai Paul. Et ce qui me plaît, c’est justement de pouvoir montrer cette facette aux gens. Je suis très heureux quand, à la fin du spectacle, les spectateurs viennent me voir et me disent : « Vous êtes très différent du personnage télé qu’on connaît, et ça fait du bien de vous découvrir autrement. » C’est ça qui me nourrit et me donne envie de jouer ce spectacle. Maintenant, j’ai la chance de parcourir plusieurs régions de France, dont celle-ci que j’apprécie particulièrement. La télé, c’est juste un jour dans ma semaine. J’adore ça, je me marre en le faisant, mais les quatre ou cinq autres jours, je suis vraiment Paul, celui qui est sur scène, plus sensible et, j’espère, plus touchant. Tout en restant drôle.
On t’a aussi beaucoup vu à la télé pendant les JO, qu’est-ce qui t’attire le plus dans la scène ?
Le fait de m’adresser directement aux gens. À la télé, on peut être regardé par deux millions de personnes, mais on parle dans une petite boîte noire. Il y a bien deux ou trois personnes dans le public, mais ce n’est pas pareil. Sur scène, il y a cette magie du spectacle vivant. On ferme les portes et on partage une grande soirée entre amis. Là, c’est moi, c’est mon travail, ce sont mes tripes. Je me mets à nu, et c’est au public de m’aimer ou non. Il y a une sincérité et une authenticité sur scène qu’on ne retrouve pas forcément à la télé.
Tu es en pleine tournée, peux-tu nous parler des thèmes abordés dans ton spectacle ?
Je parle beaucoup de famille nombreuse. Mon père vient d’une fratrie de onze enfants, donc j’ai grandi avec une multitude de cousins. Cela donne des souvenirs mémorables : les grands repas de famille, les départs en vacances avec un coffre de voiture trop rempli, les vêtements récupérés entre frères et sœurs… Je parle aussi beaucoup du décalage et de la différence. J’ai souvent ressenti un décalage à l’école. Mes parents m’ont même envoyé à l’étranger pour essayer de me faire grandir, mais ça n’a pas été simple. Ce décalage, je l’ai comblé par l’humour et par le sport. En jouant au foot, je me suis fait des amis et je me suis senti plus intégré. J’évoque aussi ce décalage dans la vie de couple : la différence entre ce qu’on dit à sa femme et ce qu’elle aimerait entendre, ce qu’elle attend de nous et ce qu’on pense lui donner… Tout ça, ce sont des situations que j’aime raconter sur scène.
Y a-t-il des moments marquants dans l’écriture de ton spectacle ?
Oui, notamment lors de longues résidences. Ce sont des semaines où l’on s’isole totalement pour écrire. Je me souviens d’un mois d’été en Bretagne avec un ami, où j’ai vraiment plongé dans mon histoire personnelle : qui je suis, d’où je viens, ce qui m’a fait souffrir, ce qui m’a construit…
Un conseil pour quelqu’un qui veut se lancer dans l’humour ?
Oui, je peux partager ce qui a marché pour moi : être sincère et parler de soi. Ce qui fait rire, c’est la transparence. Monter sur scène et dire : « Regardez à quel point j’ai été nul ce jour-là, quand j’ai voulu écrire un poème d’amour… et que j’ai juste recopié une chanson de Francis Cabrel. » Plus on est honnête sur ses moments de faiblesse, plus le public rit et s’identifie. Il ne faut pas monter sur scène en se vantant, mais plutôt en disant : « Regardez à quel point je me suis senti bête. » C’est ça qui touche et fait rire le plus fort.
Une punch line à nous offrir ?
Alors, cette interview sortira le 15 février ? Hier, c’était la Saint-Valentin. Vous l’avez passée seul(e) ou accompagné(e) ? Quoi qu’il en soit, elle était forcément moins bien que la soirée qu’on va passer ensemble le 22 février ! En plus, on sera sept cent… Je vous propose une Saint-Valentin décalée, mais pleine de rires et de bonne humeur. Je vous promets qu’à la fin, on aura tous envie de se parler.
Emma Godest