Philippe Chuyen – Un théâtre accessible à tous.

Les Nuits en Balade du 26 avril au 18 mai en Centre Var

Les Nuits en Balade, festival de théâtre porté par la compagnie varoise Artscénicum, version itinérante des Nuits du Château, fait voyager le théâtre dans cinq communes du Centre Var. L’occasion de fêter dix ans de diffusion culturelle hors des sentiers battus. Rencontre avec Philippe Chuyen, directeur artistique.

Quel regard portes-tu sur cette dixième édition ?
C’est un bel anniversaire. Les Nuits en Balade, c’est une mission que l’on s’est donnée : faire profiter les communes de l’agglomération de notre expérience et de notre savoir-faire. Ce sont souvent des lieux non dédiés au théâtre, mais nous apportons tout : la technique, le matériel, le son, les lumières… L’objectif est clair : amener la culture là où on ne l’attend pas forcément.
Au fil des années, des liens forts et durables se sont créés avec les communes. Cela nous pousse à continuer, à aller encore plus loin. Grâce à l’agglomération Provence Verte, qui soutient cette opération, nous pouvons continuer à toucher de nouveaux publics et, pourquoi pas, convaincre d’autres communes de nous accueillir à l’avenir.

Quels seront les lieux traversés cette année ?
Nous avons une très belle distribution territoriale. Montfort-sur-Argens reste notre base. Nous y sommes en partenariat avec la commune, comme chaque année. À Correns, nous travaillons avec le Cercle de l’Avenir, un ancien cercle désormais actif dans l’organisation d’événements culturels, théâtre ou cinéma. À Châteauvert, c’est au Centre d’art que nous jouerons en plein air. Nous y présenterons « Le Prix d’un Goncourt », en collaboration avec la commune et les Amis du Centre d’art. Ensuite, nous serons à Brignoles le 9 mai, puis à Nans-les-Pins le 11, grâce aux liens créés avec les services municipaux ou des associations locales.

Côté programmation, que peut-on attendre ?
On retrouve nos créations, mais aussi un spectacle « ami », « L’Intermittent et la Carotte de Damoclès » produit par notre compagnie Artscénicum, un seul en scène à la frontière entre stand-up, théâtre politique et autobiographie. On y parle du métier de comédien, des clichés, du statut si particulier des intermittents, à travers l’expérience de l’acteur Gérard Dubouche. Il sera donné le 26 avril à Montfort. Autre moment fort : « Maquisards », notre dernière création, que nous reprenons à l’occasion du 8 mai et qui sera jouée le 9 mai à Brignoles et le 11 mai à Nans-Les-Pins. C’est une œuvre hybride. J’en ai assuré l’écriture et la mise en scène, et Christian Philibert a réalisé un court-métrage documentaire sur les répétitions et les recherches. Le spectacle alterne scènes de théâtre fictionnées autour de l’histoire vraie du lieutenant Vallier, résistant du Haut-Var qui avait consigné son expérience dans son « Cahier rouge du Maquis », et vidéos documentaires, pour montrer l’envers du décor. C’est un objet théâtral assez inédit.

Et pour ceux qui vous suivent depuis longtemps ?
Ils seront heureux de revoir le 3 mai à Châteauvert, « Le Prix d’un Goncourt », créé en 2022 et joué à Avignon. Il s’inspire du parcours de l’écrivain Jean Carrière, Prix Goncourt en 1972, qui a vécu une descente aux enfers suite au succès et la médiatisation. C’est une adaptation de son récit autobiographique, pleine d’ironie, entre drame et comédie. Et bien sûr, nous rejouons le 18 mai à Correns, « Les Pieds Tanqués », notre spectacle phare, avec plus de six-cents représentations à ce jour. Quatre hommes se retrouvent autour d’une partie de boules, et peu à peu, surgissent les mémoires de la guerre d’Algérie, les identités, les blessures. C’est une œuvre de dialogue et de confrontation, qui parle d’histoire, de mémoire, mais aussi de concorde.
Fabrice Lo Piccolo

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