Philippe Lellouche – Une “nostalgie heureuse“ pour rire aux larmes !

>> « Stand Alone », samedi 14 octobre au Théâtre Galli

Pour la première fois seul sur scène dans un one-man-show inoubliable, l’auteur de la pièce « Le Jeu de la Vérité », Philippe Lellouche partage souvenirs et coups de gueule avec un public conquis.

Après des années de triomphe au théâtre pourquoi cette envie de monter seul sur scène ?
Je le dois beaucoup à Gad Elmaleh, qui m’a convaincu que j’étais fait pour ça. Nous avons tellement ri en jouant « L’Invitation » que j’ai pris son conseil très au sérieux. En général, je prends un sujet qui m’agace, j’essaie d’en trouver le comique et d’en faire une pièce de théâtre. Mais, en ce moment, il y a tant de sujets qui m’énervent qu’il faudrait écrire mille pièces de théâtre, j’ai donc préféré les mettre tous dans un spectacle pour faire rire ! Et puis, j’avais le sentiment que ce qui plaît ou concerne les quadragénaires (et plus), n’est plus d’actualité. Aujourd’hui, la musique est très urbaine et nous sommes condamnés à écouter Radio Nostalgie ou Chérie FM pour trouver une musique qui nous plaise. C’est pareil pour l’humour, il y a beaucoup de jeunes humoristes, mais qui parlent de sujets que nous, les plus de quarante ans, ne comprenons pas forcément. Moi, je parle des années 80, je fais un comparatif amusant entre ce que nous avons connu et ce que nous vivons maintenant. J’avais donc beaucoup de choses à dire, en essayant toujours de faire rire évidemment.

C’est un spectacle intime qui revient sur votre vie, comment s’est fait ce choix de vous raconter ?
Oui, on parle forcément de soi, mais ce n’est pas une démarche “ma vie mon œuvre“, qui me paraîtrait prématurée ou très prétentieuse ! Il y a des choses intimes, mais l’idée est plutôt de rigoler sur des sujets qui nous échappent, et c’est agréable de voir à quel point le public est réceptif. Cela semble plus personnel également parce qu’au théâtre, il est interdit de s’adresser au public, là au contraire, il faut être face public et celui-ci devient le deuxième acteur, c’est un exercice que j’adore.

Quelle est la spécificité du travail de One Man Show ?
Le but est de faire rire en permanence et ça semble facile, mais il y a un titanesque travail de ré-écriture pour améliorer ce qui fait rire ou pas. Certains soirs, un gag fonctionne vraiment bien et alors, on en rajoute, on improvise et c’est magnifique. Si on aime raconter, c’est excessivement grisant !

Pouvez-vous nous partager quelques anecdotes drôles du spectacle ?
Il y en a tant ! Je m’attarde sur la notion de ressenti par exemple ! C’est nouveau, on nous parle de ressenti, même pour la température, il fera 30°, ressenti 38°, alors dis-nous 38° directement, on s’en fout de Celsius ! Je me questionne aussi sur la disparition des slows, en expliquant leur utilité aux plus jeunes et à ceux qui ont du mal à comprendre quand on leur dit « Non ! ». Un jour quelqu’un m’a dit que mon spectacle était empreint de nostalgie heureuse, je valide !

Vous avez été acteur pour le cinéma et le théâtre, animateur radio et télé, reporter, auteur, réalisateur et même chanteur, quel est votre exercice préféré ?
Tous les métiers que vous évoquez se rejoignent dans le même plaisir de raconter une histoire aux gens, et j’aime ça passionnément. Je serais tenté de dire que ce que je préfère en ce moment, c’est le One man show, peut être parce que je suis encore novice dans ce travail. Je redécouvre une joie incroyable et aussi le plaisir d’avoir un trac fou, car si on se plante, on est tout seul, mais si l’on arrive à faire rire, c’est infiniment gratifiant.

Fabrice Lo Piccolo

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