PIERRE BERTHELOT – Trafic d’acteurs et d’engins

Alors là ! Merci – Liberté Ville – Toulon – 17 juin

Depuis 40 ans, Generik Vapeur vadrouille de ville en ville, de pays en pays pour produire un théâtre de rue des plus détonnant, cousu d’acrobatie, de poésie et de feu d’artifice. On retrouvera cette compagnie à l’occasion des 10 ans de Liberté ville organisé par la scène nationale de Châteauvallon-liberté.

 

C’est à l’occasion de liberté ville que l’on vous retrouvera mi-juin, comment s’est faite la connexion avec Châteauvallon-liberté ?

On a été appelé par Châteauvallon-liberté et on était ravi parce que ça faisait des années qu’on n’avait pas joué à Toulon et que ce n’est pas tous les jours qu’une scène nationale nous contacte pour une telle occasion. On était très honoré et on a proposé de faire la première de notre nouveau spectacle « alors la merci ! » avant de partir en tournée en Pologne. 

 

Avec « Alors là ! merci « vous abordez des thèmes politique sinon social qu’est-ce qui vous a amené à aborder ces sujets ?

Avec Generik vapeur, nous travaillons toujours dans l’espace public et on a l’habitude des intempéries, qu’elles soient sociales ou climatiques. On fait toujours un clin d’œil au présent et à comment on vit l’espace public. Pour ce spectacle on évoque comment on vit cette manière de se retrouver en état d’urgence, avec des barrières partout, où on est filtrés, etc… C’est déjà compliqué de jouer dans l’espace public, mais dans des situations aussi extrêmes, on est amené à réfléchir dessus avec humour. Ce spectacle est aussi une manière de prendre du temps et de respirer ensemble sur ce qu’on vient de vivre, aussi bien sur la covid, que sur le vivre ensemble, sur comment on s’est retrouvés enfermés et comment on a regardé l’autre.

 

Generik vapeur semble au carrefour d’une multitude de registre artistique, qu’est-ce qui vous intéresse dans ces mélanges ?

Generik vapeur est un “trafic d’acteurs et d’engins ». Je suis un homme d’images.  J’aime détourner les objets, les rendre burlesque et j’ai envie d’avoir cette poésie sur les objets, les registres et les acteurs. Pour la techno, c’est particulier ! pour moi c’est une sorte de transmission.  Le spectacle s’appelle « alors la merci ! » parce que c’est un clin d’œil aux générations futures. Comme on va fêter les 40 ans de Generik Vapeur, ce spectacle est aussi un moyen de dialoguer avec les jeunes générations auxquelles on fait dire : alors la merci du bordel que vous nous laissez. En même temps, ils le disent avec leurs mots, leurs sensibilités et leurs musiques actuelles. Ça permet aussi à des jeunes de pouvoir danser leur musique dans l’espace public sans qu’ils soient dans une clandestinité obligée.

Votre dernière pièce est dérivée du spectacle « merci de votre accueil », qu’est-ce qui diffère entre les deux versions ?

D’abord on a retiré tout le côté aérien et circassien, On n’a plus les grands agrès, les volants, qu’on avait sur notre ancien spectacle et on est revenu aux arts de la rue. C’est vraiment devenu une balade à travers la ville. La performance circassienne nous appelait à certaines choses notamment l’adaptation du sens par rapport à la performance et maintenant, on est plutôt sur du sens théâtralisé.

 

Pourquoi avoir choisi de travailler avec des amateurs ?

On a décidé de travailler avec des amateurs pour les inciter à faire du théâtre et pour partager. C’est une rencontre avec des gens du cru et on adore travailler avec eux parce qu’ils nous expliquent leur ville, où sont les meilleurs bars, ce qu’il y a à faire dans cet endroit…Les arts de la rue nous amènent à rencontrer des gens qui font la ville et à partager avec eux quelque chose de fort. C’est aussi pour ça qu’on va beaucoup travailler à l’étranger.

 

Valentin Calais