Poupa Claudio, Memphis à Toulon

21.06 – Fête de la Musique – Toulon

Poupa, enfant du pays, est bien connu des toulonnais pour sa carrière dans le reggae-ragga, et ses émissions de reggae endiablées sur Radio Active. Aujourd’hui, il prête sa voix, et sa guitare au trio The Po-Boys qui joueront sur la scène Cité des Arts lors de la fête de la musique.

 

Pourquoi être passé du reggae au blues ?
C’est le contraire. En 72, quand j’ai appris à jouer de la guitare, je me suis mis tout de suite au blues. Cette musique me donnait des émotions, aussi bien de la jouer que de la chanter. J’ai assisté à beaucoup de tournées de Blues Mississippi en France. Mon premier vrai groupe s’appelait d’ailleurs Urban Blues. Le nom était tiré d’un album de John Lee Hooker. En 87, je suis rentré dans les Dixie Cats, avec lesquels j’ai joué jusqu’en 89. C’était du Rockabilly, et je leur ai fait faire un virage blues. A cette période, je me suis mis dans le Reggae, et j’ai été signé par Islands. Mais, j’ai continué à jouer du blues, chez moi, ou dans les jam sessions. En 2015, j’ai sorti un premier album blues sous mon nom  qui s’appellait « Sur ma route », avec des compos folk, blues et chanson française. On a ensuite créé The Po-Boys avec King Diddou au chant et à l’harmonica, puis le batteur Daddy Yogi, qui était déjà avec moi dans Poupa Claudio Ragga Melody.

Vous jouez des reprises de standards du blues traditionnel et des compositions…
Depuis cette année, on fait des compositions personnelles pour pouvoir les jouer, mais aussi pour enregistrer des albums. Bien sûr, les paroles sont en anglais. On s’inspire de tout ce qui est joué en dessous de Memphis, dans le Mississippi, la Louisiane. Nous avons un projet d’album pour 2020.

Comment va se passer le concert du 21 juin ?
Nous jouerons ces compos, en trio, et des standards. Je me partage entre guitare acoustique et guitare électrique. On va rester dans cet esprit du delta blues, de Memphis à la Nouvelle Orléans. Mes références sont Muddy Waters, dans le pur style folk blues, ou Mississipi John Hurt. Plus récemment, j’ai découvert RL Burnside, pendant un voyage dans le Mississippi, où je suis allé dans les joints, ces baraques en bois transformées en lieu de concert, de barbecue, de boisson. Le trio marche bien. Tandem va nous programmer au mois de novembre.

Tu as des musiciens chevronnés…
King Diddou est un pionnier du Rockabilly, ça fait plus de quarante ans qu’il en joue avec les Dixie Cats. Le Rockabilly est le fils du blues, la transition a été facile pour lui. C’est un fou de blues, y a peu, il est parti au Chicago pour un festival. J’ai rencontré Daddy Yogi en 92 alors que je cherchais un nouveau batteur. On a enregistré le deuxième album de Poupa Claudio ensemble. Il peut tout jouer. Nous avons un projet d’album, avec un clip.

Tu fais des ateliers sur le blues dans les écoles…
Depuis douze ans, je donne des concerts pédagogiques destinés aux élèves, la plupart collégiens. On démarre du blues pour arriver à la musique techno, le hip hop. J’explique la genèse du blues, musique des esclaves, et l’influence qu’il a eu sur toute la musique populaire. J’aborde tous les styles : acoustique, électrique, folk, country, rockabilly, rock, soul music, reggae. J’échange avec les élèves, leur montre du live.

Que représente ton engagement dans Radio Active ?
J’anime une émission de reggae depuis vingt-deux ans : Jah Love Music. C’est ma radio, j’y ai suivi tous les changements. C’est important une radio sans publicité. J’ai créé l’émission, après qu’Hervé Lapetite m’ait demandé de faire une émission de Reggae. Mais je ne voulais pas la faire seul, et j’ai demandé à Beuzy General, du Son du Marché, qui jouera en première partie de Sinsemilla au mois de juin.

 

Chaine Youtube de Poupa Claudio