Quatuor Modigliani – Schubert à la Tour Royale.

La réputation du quatuor à cordes Modigliani n’est plus à faire. Connus à travers le monde pour leur musique pleine de légèreté, d’élégance et de finesse malgré la complexité des œuvres, ils sont les directeurs artistiques des Rencontres Musicales d’Evian et depuis peu, les directeurs artistiques du Concours International de Quatuors à Cordes de Bordeaux. Nous les retrouverons à la Tour Royale ce 10 août, dans le cadre du Festival de Musique de Toulon.

Votre dernier album « L’Octuor » de Schubert, dans ses rythmes et tonalités est assez différent de « Portraits », celui de 2019…

Il est différent mais avec quelques similitudes. « Portraits » est un éventail de petites pièces de tous styles et époques confondus. Ce sont des musiques de chambre connues et moins connues, pour le plaisir de faire découvrir et de partager la musique ensemble. « L’Octuor » de Schubert est une oeuvre de dimension gigantesque : elle dure une heure, tient sur un disque et les compositions pour octuor sont très rares dans l’histoire de la musique. La ressemblance entre ces deux disques réside dans le fait que l’Octuor a été réalisé pour être joué avec des amis comme lors des « Schubertiades », des soirées durant lesquelles nous lisons des poèmes, mangeons, buvons et jouons de la musique. Il y a un cor, une clarinette, un basson et une contrebasse qui s’ajoutent à notre quatuor à cordes, c’est ce qui amène cet éclairage différent. Cette oeuvre possède une identité propre mais contient six mouvements avec chacun leur propre atmosphère, comme cette mélancolie plus prononcée dans le deuxième mouvement, notamment avec le thème à la clarinette, ou cette mélodie plus forte dans le troisième mouvement… C’est avant tout l’occasion de partager un album avec d’autres musiciens.

Vous avez joué à travers le monde, en quoi votre musique s’en est-elle enrichie ?

Nous avons rencontré des musiciens aux traditions d’interprétation différentes des nôtres. On peut se dire que même si c’est remarquable, cette façon de jouer ne nous convient pas, ou à l’inverse découvrir de nouvelles techniques. Dans tous les cas, ça nous permet d’évoluer. Nous avons créé le quatuor en 2003 et ce sont ces voyages qui nous ont permis de développer un goût commun malgré nos quatre personnalités différentes. Chacun nous donnait l’occasion de pouvoir croiser nos ressentis. Ça nous a rapproché dans la vie mais aussi dans la musique ! La vie d’un quatuor est intense car la majeure partie de notre temps nous sommes en tournée, nous voyageons ensemble pendant plus de deux ou trois semaines sans rentrer chez nous, sans notre routine quotidienne. Les liens se renforcent ! Nous n’avons pas fait de concert depuis plus de quatre mois avec tout ce qui s’est passé, ça ne nous était jamais arrivé en dix-sept ans !

Vous allez jouer le 10 août à la Tour Royale de Toulon, qu’avez-vous prévu ?

Nous allons rester dans l’esprit de Schubert, sachant que notre dernier album le concernait. Nous allons jouer ses deux dernières musiques de chambre : le quatuor à cordes n°15 en sol majeur, qui est magnifique, ainsi que son célèbre quintette à deux violoncelles qui est l’un de ses chefs d’oeuvre. Pour l’occasion, nous aurons le plaisir de jouer avec Victor Julien-Laferrière, un virtuose français du violoncelle qui a gagné le premier prix au concours Reine Elisabeth à Bruxelles en 2017. Nous sommes impatients de remonter sur scène : ça fait longtemps que l’on n’a pas eu le plaisir de jouer pour un vrai public, nous avons vraiment hâte de venir jouer à Toulon.

Site internet du : Quatuor Modigliani