
Raphaël Dupouy – Voguer sur les flots littéraires.
>> Rivages Littéraires les 8 et 9 mars à l’Espace Culturel du Lavandou
Rivages Littéraires revient pour sa deuxième édition au Lavandou. Au-delà d’une simple fête du livre, cet événement propose des rencontres et débats avec des écrivains, des échanges passionnants et une immersion dans la littérature contemporaine. Parrainée par l’écrivain René Frégni, cette édition met à l’honneur une majorité d’autrices, chacune avec un univers singulier. Raphaël Dupouy, directeur des Affaires Culturelles du Lavandou et organisateur de l’événement, nous en dit plus.
Le Lavandou a une longue histoire avec les écrivains et les artistes. Pouvez-vous nous en parler ?
Oui, le Lavandou a toujours été un terreau fertile pour les écrivains et les artistes. Avec l’arrivée du train et la création de la ligne ferroviaire Hyères-Saint-Tropez en 1890, la ville est devenue un lieu de villégiature prisé. Beaucoup d’auteurs et de peintres ont été attirés par la beauté des lieux et l’inspiration qu’ils y trouvaient. D’ailleurs dans notre exposition à la Villa Théo en ce moment, on retrouve plusieurs de ces figures marquantes.
En quoi Rivages Littéraires est-il différent d’un salon du livre classique ?
L’idée, c’est d’aller au-delà des traditionnelles dédicaces. Nous proposons des rencontres avec les écrivains, animées par une personne qui connaît bien l’auteur et son œuvre. Cela permet un vrai dialogue, où l’écrivain peut partager son parcours, son travail, ses réflexions. Et surtout, le public a l’occasion d’échanger, de poser des questions et même de prendre un café avec les auteurs dans un cadre convivial.
Le parrain de cette édition est René Frégni. Pourquoi ce choix ?
René Frégni est un fidèle du Lavandou, un ami de la ville de longue date. C’est aussi un écrivain que j’admire énormément, autant pour la qualité de son écriture que pour son parcours atypique. Il a connu l’incarcération avant de se tourner vers la littérature, puis il a animé des ateliers d’écriture en prison. Son dernier livre, « Déserter », est une œuvre d’une grande profondeur, empreinte d’humanité et de poésie. Il nous soutient moralement, et c’est un honneur de l’avoir parmi nous.
Quel bilan tirez-vous de l’édition précédente ?
On a eu la chance d’accueillir René Frégni dès la première édition et Miguel Bonnefoy qui, quelques mois plus tard, recevait le Prix Femina et le Prix du Roman de l’Académie Française. Ça a été un beau moment de découverte pour le public. L’an dernier, Guy Boley était également présent et a marqué les esprits avec son parcours de vie hors-norme. Il y avait une vraie connexion entre lui et Frégni, une rencontre entre deux écrivains qui ont vécu en rebelles.
Cette année, la programmation met en avant de nombreuses autrices.
Oui, et j’en suis très heureux, d’autant plus que l’an dernier, par un malheureux concours de circonstances, nous n’avions reçu que des auteurs masculins. Cette fois, sur sept écrivains invités, cinq sont des femmes. Nous accueillerons Stéphanie Hochet, qui vient de publier « Armures », un roman dans lequel elle explore la figure historique de Jeanne d’Arc. Elle tisse des liens entre sa propre vie et celle de figures historiques, c’est très intéressant. Claire Deya nous plongera dans une période méconnue : le déminage des plages d’Hyères après la Seconde Guerre mondiale, où prisonniers allemands et démineurs professionnels travaillaient ensemble sur un territoire semé de dangers. Véronique Pittolot, poète primée signe cette fois avec « à la piscine avec Norbert « , un roman cru, drôle et enjoué. Olivia Rosenthal, elle, joue avec les formes littéraires entre essai et roman pour interroger notre rapport au monde et au sexe. Enfin, Luce Michel nous livre une histoire dont l’action, sans que la ville soit nommée explicitement, se déroule au Lavandou. Elle a d’ailleurs des attaches personnelles avec la ville. Nous aurons aussi Dimitri Kantcheloff, qui revient avec un polar haletant, « Tout le monde garde son calme », sorte de « Bonnie & Clyde » moderne.
Où se tiendront ces rencontres ?
Comme l’an dernier, à l’Espace Culturel du Lavandou. Il y aura plusieurs espaces : un coin dédié aux présentations et discussions, un autre où les auteurs pourront échanger de manière informelle avec le public autour d’un café, et bien sûr, un espace librairie pour découvrir et acheter les ouvrages. Et j’aimerais développer des résidences d’écrivains au Lavandou. C’est une idée à mettre en place pour les prochaines éditions !
Fabrice Lo Piccolo