Raspigaous – Le feu du reggae marseillais en tournée d’adieux.

Festival de Néoules du 17 au 19 juillet

Ils font vibrer les scènes depuis près de trente ans avec leur reggae aux accents méditerranéens. Raspigaous, groupe emblématique de Marseille, sera au Festival de Néoules le 18 juillet pour un concert qui s’annonce incandescent. Léo Achenza, chanteur et pilier du groupe, revient sur cette aventure musicale unique, entre engagement, énergie et passion du live..

Comment définirais-tu l’identité sonore de Raspigaous aujourd’hui ?
Je dirais que c’est une identité profondément ancrée dans le reggae et le ska, mais qui s’est enrichie au fil du temps avec des couleurs venues des musiques traditionnelles du bassin méditerranéen. Une musique du Sud, vivante, solaire.

Vous êtes originaires de Marseille, une ville au carrefour des cultures. En quoi cette ville a-t-elle façonné votre musique et vos textes ?
Le groupe est né au cœur du Panier, le plus vieux quartier de Marseille. Quand tu vis là, tu ressens l’intensité de cette ville cosmopolite, avec 2600 ans d’histoire. Tu baignes dans un brassage culturel permanent. C’est ça qui nous a formés : on venait tous de quartiers différents, on écoutait tous des styles variés. On ne voulait pas copier le reggae roots à la lettre, même si on l’adore. On voulait un reggae à notre image, nourri de nos racines et de notre ville.

Vous avez joué plusieurs fois à Néoules. C’est un festival particulier pour vous ?
Oui, c’est un vrai rendez-vous reggae du Sud, dans un cadre magnifique. Les festivals jouent un rôle essentiel dans la rencontre entre les artistes et le public. Néoules fait partie de ces lieux magiques où la musique prend une autre dimension.

Vous êtes connus pour vos performances scéniques. Quel est le secret de cette énergie ?
Je pense que ça tient d’abord à nos refrains. Ils sont accessibles, et les gens chantent avec nous du début à la fin. Ensuite, il y a cette énergie, ce feu qu’on partage avec le public. Un concert de Raspigaous, c’est de l’ambiance, de la sueur, de la communion. Quand tu sors, t’as transpiré, et c’est bon signe !

Un morceau que tu aimes particulièrement jouer sur scène ?
J’adore jouer « Marsilia », qui veut dire Marseille en arabe, c’est notre morceau d’intro. Et puis « Vitrolles », un vieux classique. Et pour l’énergie pure : « Skartapuce ».

Vous portez un message social fort. Que défendez-vous ?
Des choses simples, et pourtant fondamentales : la paix, le vivre-ensemble, la bienveillance, l’empathie, la tolérance. Ça me fatigue presque de devoir encore défendre ça. Il y a des gens, comme Elon Musk, qui considèrent l’empathie comme un mal… c’est dramatique. Depuis 1997, notre musique repose sur ces valeurs. Elles méritent plus que jamais d’être défendues.

Comment écrit-on une bonne chanson de reggae selon toi ?
Il faut se faire plaisir musicalement, ça commence là. Un bon riddim, tu le sens tout de suite. Et côté paroles, j’aime quand on peut parler de sujets sérieux, d’engagement, mais avec une touche d’humour, d’ironie, sans tomber dans la gravité.

Tu as annoncé la fin du groupe. Pourquoi cette décision ?
Ça fait déjà trente ans. Raspigaous, c’est onze personnes sur scène. C’est compliqué à faire tourner. On est tous intermittents, avec d’autres projets. Pour que ça marche, il faudrait au moins vingt dates par an, et c’est devenu un casse-tête. J’ai donc décidé qu’on s’arrêterait fin 2026. Mais d’ici là, on veut profiter à fond, aller à la rencontre du public, comme à Néoules. On a déjà fait trois concerts d’adieux… tous à guichet fermé. C’est très fort émotionnellement. Ce qui donne envie de continuer, c’est le public et aussi ce qu’on représente dans un monde qui a besoin de joie, d’espoir et de musique engagée.

Fabrice Lo Piccolo

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