Régis Laugier – Président du Filmharmonia

Régis, en tant que musicien, fondateur et membre permanent du groupe toulonnais Hifiklub et directeur adjoint du Conservatoire Toulon Provence Méditerranée, semble être un choix idéal pour incarner la présidence d’un festival de ce type. En réalité, tout est né grâce à une histoire d’amitié…

 

Comment est née pour toi l’aventure FiMé ?

Ma présence au festival en tant que président relève initialement d’une rencontre, rapidement devenue une histoire d’amitié fidèle. J’ai côtoyé Luc alors que nous partagions le même bureau à Aix-en-Provence, à l’Arcade PACA. Il m’a par la suite présenté à Laurence. Au fil de nos conversations, j’ai découvert que les deux associés travaillaient sur un concept singulier de festival, qu’ils imaginaient originellement développer là où ils vivaient à l’époque, à Aix-en-Provence donc. Mon retour dans le Var en 2003 et nos discussions autour de la stratégie à adopter quant au lancement de l’événement ont fait glisser le festival d’Aix-en-Provence à Toulon. Pour notre plus grand bonheur ! Après quelques rendez-vous décisifs, qui facilitèrent la constitution d’un réseau de partenaires et de personnalités séduites par le projet, tous les signaux nous indiquaient une possible implantation sur l’aire toulonnaise. L’idée première de Luc et Laurence renfermait déjà l’essentiel de ce que l’on connaît du festival aujourd’hui. D’une part, l’originalité quant au contenu même de l’événement, ce choix de se démarquer des autres festivals en créant une nouvelle catégorie : les musiques d’écran. D’autre part, la particularité territoriale, celle de se déployer sur l’ensemble de l’espace métropolitain. Ce qui m’a séduit dans leur discours, c’est la clarté et l’intelligence avec laquelle tous deux parlaient du FiMé, une réflexion ciselée à tous les niveaux. Sur la question des publics par exemple, je suis heureux de constater la capacité du festival à toucher différents profils de spectateurs, grâce à une programmation qui permet aussi bien, selon les soirées, de satisfaire le mélomane pointu que les familles désireuses d’aventures visuelles et sonores accessibles. Si l’on observe l’ensemble d’une édition, le FiMé tente et réussit un équilibre complexe entre radicalité artistique et positionnement grand public, le tout en préservant ses fondamentaux.

 

Quinze ans après, comment trouves-tu l’évolution du festival ?

Le festival a su tenir sa ligne, son axe artistique fort. Il a trouvé cet équilibre rare quant aux publics sans compromettre son concept. Le FiMé a grandi en alliant exigence et générosité : il est ni un événement sous-terrain fier d’être obscur, ni un festival trop commercial. J’en suis, à dire vrai, très fier.