Ricardo Vazquez – De belles leçons d’Histoire dans le Var

Le directeur des affaires culturelles du Var détaille la programmation du Conseil départemental pour la fin d’année. L’occasion régulière pour nous d’apprendre des histoires passionnantes sur l’humanité

Jusqu’à la fin de l’année, nous pouvons découvrir Lucien Hervé aux Archives départementales. Qu’est-ce qui a fait de lui l’un des plus grands photographes d’architecture ?
Sa notoriété vient notamment du fait qu’il soit devenu le photographe attitré de Le Corbusier, mais surtout du fait qu’il ne se soit pas contenté de prendre des photos d’architecture. Il s’agit d’un travail artistique, une interprétation qui dépasse la description et questionne la lumière, l’ombre, les matériaux, les contrastes, les profondeurs et perspectives. Son regard spirituel s’est ajouté à celui de Le Corbusier, comme il s’est aussi ajouté à ceux d’autres très grands architectes modernes. Mais l’essentiel de notre exposition concerne ses photos de l’Abbaye du Thoronet qui l’a fasciné et qu’il a fait visiter à Le Corbusier.

En attendant La Fête du Livre, nous pouvons élire notre livre préféré dans le cadre du Prix des lecteurs du Var. Que pouvez-vous nous dire sur cette nouvelle édition ?
On retrouve toujours les trois prix : jeunesse, romans et bande-dessinée, ouverts au vote dans les librairies, médiathèques, bibliothèques et sur internet. Cette année, nous avons quelques nouveautés. Nous choisissons plusieurs invités d’honneur, plutôt qu’un seul. La manifestation concerne des auteurs vivants qui ont publié dans l’année, mais à partir de cette année et dans le futur, nous rendrons hommage à un écrivain français décédé. Nous alternerons chaque année le genre de l’auteur et son domaine littéraire pour valoriser la diversité des créations. Cette année, nous ferons un zoom sur l’écrivain d’anticipation, de science-fiction et fantastique : René Barjavel.

Vous avez ouvert l’exposition “Le Las, un fleuve et des Hommes” au Muséum départemental du Var. Comment est venue cette idée ?
L’ensemble du personnel du Muséum départemental a souhaité s’interroger sur l’identité du lieu qu’il occupe depuis 2011, situé près du Las, un fleuve souvent oublié recouvert en grande partie par une avenue. L’exposition questionne l’évolution du fleuve, des crues et propose aux Varois une histoire des métiers qui existaient autrefois autour du Las et des façons de l’investiguer aujourd’hui. Ce projet a mobilisé un bon nombre de partenaires scientifiques, institutionnels et associatifs. Toutes ces énergies se sont rencontrées au vernissage avec un premier accueil extrêmement chaleureux du public. Le mix de médiums scénographiques très immersifs et interactifs est aussi responsable de ce succès.

L’exposition estivale de L’HDE VAR, Momies, s’est terminée fin septembre. Quel bilan pouvez-vous dresser ?
Nous avons dépassé les trente-sept mille visiteurs. Le succès de cette exposition est dû à l’attractivité du sujet mais surtout à la qualité des pièces montrées ainsi qu’au fait que le commissaire de l’exposition a su rendre accessible à toute la question scientifique. Grâce aux progrès technologiques, on peut en effet, aujourd’hui, pratiquement tout savoir d’une momie sans la toucher. On apprend également que ce terme recoupe des réalités extrêmement différentes à travers le monde et les époques. L’exposition d’hiver de l’HDE-Var portera sur les jouets : ceux qui ont résisté au temps depuis la préhistoire, jusqu’à nos jours, jusqu’aux jeux vidéo. Il y aura plus de six-cents objets prêtés, issus de nombreux musées comme le Musée des Arts Décoratifs de Paris qui sera partenaire, du Louvre, du Musée Cluny, Musée national du moyen-âge ou encore du Mucem. Nous avons également prévu des étapes où les enfants pourront jouer avec.

Maureen Gontier