Rocío Márquez – Un brûlant Flamenco électronique.
>> Le 15 mars à la Croisée des Arts à Saint Maximin
« Tercer cielo » de Rocío Márquez et Bronquio a été salué comme l’un des albums de l’année 2022. Rocío est reconnue comme l’une des artistes majeures du flamenco dans le monde et a obtenu une victoire de la musique en 2020. Bronquio est producteur de musique électronique. Ils mêlent leurs univers dans un album très puissant qu’ils viendront présenter à Saint-Maximin lors d’un concert proposé par Le Chantier.
Vous avez commencé à chanter très jeune, comment est né votre amour pour le flamenco et qu’est-ce que vous aimez dans cette musique ?
Je me souviens que quand j’étais très jeune, chanter était une activité intégrée à ma famille, donc pour moi, accéder à cette forme d’expression fut presque inconscient. Ensuite, j’ai ressenti un désir clair d’approfondir, alors j’ai rejoint la Peña Flamenca de Huelva pour apprendre… Et avant même de m’en rendre compte, j’étais plongée dans le monde du flamenco, fascinée par une musique d’une richesse mélodique, rythmique et lyrique énorme.
Avant cet album, votre musique était plus traditionnelle, comment est née cette volonté de mélanger flamenco et musique électronique ?
Pour comprendre la genèse de « Tercer Cielo », je dois regarder en arrière, vers ma discographie. Il y a dix ans, j’ai publié « El Niño », où il y avait déjà une approche d’une autre manière de créer du flamenco en m’appuyant sur des codes plus contemporains. Ensuite, j’ai continué à explorer, mettant en dialogue le flamenco avec la musique classique, baroque, le jazz, la chanson traditionnelle latino-américaine… donc le fait d’arriver à la musique électronique est pour moi cohérent avec cette recherche plus large.
Comment avez-vous écrit l’album, quel a été le processus pour mélanger les rythmes de Bronquio et vos paroles ? Était-ce un défi de rester fidèle à l’esprit ancestral du flamenco et d’apporter la modernité de l’électronique ?
« Tercer Cielo » a été conçu dans le contexte d’une pause due à la pandémie, où les musiciens ont cessé de tourner. Cela nous a permis à Bronquio et à moi-même de partager, de prendre notre temps, d’explorer pour nous plonger dans un projet de cette nature. En regardant en arrière, le mot jeu me vient à l’esprit pour décrire le processus. Le jeu était très présent lors de l’exploration des options. Et aussi la curiosité de découvrir le monde de l’autre. Dans mon cas, la musique électronique.
De quoi traitent les thèmes de cet album ?
Il y a une revendication de la liberté comme moteur de l’expérience humaine. Et dans ce cas, une liberté de passer de l’expérience la plus dense et douloureuse à la jouissance et au plaisir les plus lumineux. C’est une invitation à l’expansion. Ramener sur terre ce ciel lointain dont parlent les grandes religions.
Comment se déroulera le concert, quelle ambiance souhaitez-vous créer vous et Bronquio ?
Les chansons que nous interprétons en direct sont les mêmes que celles de l’album. Cependant, lors du concert, il y a une relation directe avec l’improvisation. Tant du côté de Bronquio que du mien. Nous nous jetons dans l’abîme pour rester vivants et intéressés.