ROLAND MAGDANE – Je m’éclate sur scène !

le 19 novembre

Roland Magdane revient au théâtre Galli avec un spectacle entièrement nouveau : « Histoire de fou », où le portrait de sa famille continue. L’humoriste revient pour nous sur quarante-cinq ans de ce métier qui continue de le passionner.

Quels personnages retrouve-t-on dans ce spectacle et qui est le plus fou dans la famille ?

C’est certainement moi, mais j’ai donné les gênes à toute la famille ! C’est un spectacle 100% nouveau. Le public va retrouver des personnages qu’il connait, mais qui ont changé : l’ado a grandi et est sur des sites de rencontre. Il y a Pépé et toujours le couple, ma femme et moi, même si je parle en fait des couples en général. Les femmes reconnaissent leurs maris, et les maris leurs femmes. Par contre, j’exagère beaucoup, mais je n’invente rien.

Vous avez plus de quarante-cinq ans de carrière, qu’est-ce qui vous donne toujours envie de monter sur scène et quelle est la recette du succès après tant d’années ?

La première chose, et là-dessus je suis imbattable, c’est que je n’en ai plus besoin pour gagner ma vie. Si j’y vais, c’est parce que c’est extraordinaire, c’est comme un rendez-vous d’amour, mais avec le public. Il y a aussi la passion d’écrire. A chaque fin de tournée, on se dit : « J’y arriverai plus » et puis on y arrive. Au départ, c’est un peu magique, vous mettez cinquante nounours sur une étagère et les gens vous choisissent, un peu sur la bonne gueule. Mais après, il n’y a que le travail, et ne jamais tricher. Ça m’est arrivé d’écrire des spectacles et en les rodant de m’apercevoir qu’ils n’étaient pas bons : je les ai mis à la poubelle. Les gens paient pour vous voir, il faut qu’ils aient les côtes défoncées quand ils repartent ! Il faut aussi trouver sa place. Quand j’ai commencé, ça ne marchait pas vraiment, alors j’écrivais des lettres à ma mère, pour la sécuriser et la faire rire. Alors je me suis dit : « tiens, je vais mettre ça ». C’était très personnel, mais à l’époque on vendait avec cette lettre plus de disques que les Pink Floyd ! C’est devenu un Trademark, je fais toujours une lettre. Ici à la fin du spectacle, j’en fais une sur l’éternité, avec Pépé, qui ne veut pas être éternel car il veut picoler, et Mémé qui me demande pour combien de temps c’est !

Vous avez beaucoup tourné aux Etats-Unis, qu’est-ce qui vous attire là-bas, et quelles sont les différences dans l’humour ?

On arrive là-bas avec de l’appréhension. Evidemment, il ne faut pas essayer de leur apprendre à faire des claquettes. L’humour y est différent, mais il faut rester proche de ce que l’on est. Moi, je faisais des sketches pas du stand-up, c’était original. Par contre, en revenant ici, j’ai été un des premiers à en faire, et c’était original aussi. J’ai aussi tourné dans une série là-bas, on peut y arriver. Mais il ne faut pas arriver en se disant qu’on est une star. Moi, j’ai recommencé en faisant des lieux de deux-cent places. Il faut mettre son ego de côté et repartir à zéro. Et ce fut aussi le cas ici, car quand je suis revenu, on m’avait un peu oublié. Entre temps, il y avait eu Robin, Palmade, Bigard… Il faut recommencer à travailler et forcément à un moment donné ça va bien marcher.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier à l’origine ?

Enfant, j’avais un défaut de prononciation, et mon orthophoniste donnait aussi des cours de théâtre. Quand j’arrivais, j’assistais à la fin du cours. Je me suis dit « c’est ça que je veux faire ! ». Rien ne m’intéressait à l’école et quand j’ai vu ce cours-là, je me suis « ça c’est du Molière ? Je vais en lire ! ». C’est important la passion quand on se lève le matin sinon la vie va être longue. J’ai d’ailleurs beaucoup de respect pour ceux qui ne font pas un métier qui les passionnent. Ce n’est pas mon cas, je m’éclate sur scène !

Fabrice Lo Piccolo

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