ROMAIN BERTET – Contraindre le corps.

DANSE |

Underground – 11 septembre – Plage de Pipady – Toulon
Apnée haute – 24 septembre – Pl. Monsenergue – Toulon
Résidence à Châteauvallon – Du 31 août au 10 septembre

Danseur et chorégraphe de la Compagnie L’œil Ivre, Romain jouera ses deux derniers solos pour les dix ans du Liberté. Dans le même temps, il travaille une nouvelle pièce que nous pourrons découvrir bientôt dans ce même théâtre.

Tu as des liens forts avec Châteauvallon-Liberté Scène Nationale…
Sur toutes mes créations, j’ai été associé à Châteauvallon. J’y ai déjà joué « Underground » et là, je le reprends à Pipady, pour les dix ans du Liberté. Pour « Apnée Haute », c’est Tiphaine Samson qui m’a proposé d’inaugurer la sculpture de Kawamata.

Ces deux pièces sont de véritables performances physiques…
J’ai joué « Underground » l’année dernière à la sortie du premier confinement, mais je l’avais imaginée avant. C’est la performance faite pour la Nuit des Musées à l’Hôtel des Arts, où je m’enterrais la tête dans la terre, qui m’a donné envie de créer cette pièce. La contrainte physique est forte : comment peut-on bouger en tant que danseur la tête enterrée ? Et l’imaginaire développé important : qu’y a-t-il en dessous ? Qui est ce personnage ? Avec qui interagit-il ? On est porté par la bande-son, une création originale d’Eric Petit, et le texte de Samuel Gallet. C’est une forme courte surprenante, entre danse, cirque et théâtre. Ça a aussi été très surprenant pour moi, il a fallu apprivoiser mes peurs. Je ne vois pas le public, on parle du trouble, de la disparition. Où va ce qui disparait ? Que fait-on avec la perte ? Il y a une pensée écologique également. « Apnée haute » est une performance sur la sculpture elle-même. C’était un grand défi car on a construit le spectacle en quelques jours. J’ai travaillé avec un musicien, Alexandre Régis et un cordiste, Jules Lafaye pour le développer. J’ai vu la structure et cette envie d’enfant est ressurgie : monter dessus. Je voulais donner un autre regard sur cette oeuvre, en faire un lieu de vie. J’ai invité un percussionniste car dans mon imaginaire les bruits de bateau sont des percussions, des mats qui claquent… J’ai mis le musicien au centre du tableau et je circule autour. Il y a un jeu d’écho et d’inversion avec « Underground ». On retrouve certaines de mes obsessions : la frontière, le sous-marin/sous-terrain, ce qui fait appui, qui permet d’aller ailleurs, ce qu’on imagine. Ce sont des performances : on met le corps dans ,des situations particulières et on voit comment il s’organise pour bouger, c’est ça que je considère être de la danse.

Tu seras également en résidence à Châteauvallon en septembre…
Oui, pour ma nouvelle pièce : « Alchimie ». Là, c’est un duo, au plateau. J’ai voulu partir d’un élément, porte d’entrée très directe pour mettre le corps en situation, et j’ai choisi le feu, élément central aujourd’hui dans notre situation sociale. Quelque chose brûle, nous paralyse, mais exerce aussi une vraie fascination, génère de l’angoisse, et donne envie d’agir. Le feu est aussi une image de désir, de confrontation et quelque chose qu’on a envie d’approcher. Comme dans le rapport à l’autre, jusqu’où je vais dans le désir ou simplement l’envie de le connaitre, sans me brûler… J’ai voulu travailler avec de la flamme au plateau, avec un dispositif sous forme de bougies qui serviront d’éclairage et feront aussi bouger les corps. Je voulais que ce soit très dansé, que l’on se brûle par le mouvement. Je ne connaissais pas Marie-Laure Caradec avec qui je vais danser, c’est un défi aussi, mais ça va très bien se passer. La musique est composée par Eric Petit également. Pour l’instant, avec la danseuse et ma complice artistique Vivianne Balsiger, on travaille à trouver ce qui fait mouvement, les passages de relais, d’un état de corps à un autre… Nous aurons une semaine de travail sur le corps, puis une semaine de travail sur la scénographie.

https://youtu.be/tGZqvTdGZf0

Septembre 2021