ROUSKA GUY LEYRET – Des artistes régionaux à l’honneur

Du 4 au 27 août – Galerie Cravéro

Rouska est une peintre marseillaise et Guy Leyret, un sculpteur six-fournais. La galerie municipale Cravéro au Pradet a décidé de les mettre à l’honneur pour leur exposition d’août. Rencontre avec les artistes.

Pouvez-vous nous présenter vos œuvres ?

Rouska : Je peins pour ne pas avoir de contraintes, c’est mon espace de liberté. Une partie de mon travail est d’inspiration naïve, mais je fais du contemporain également et de la linogravure. J’explore encore, et j’explorerai jusqu’à la fin. Je ne travaille pas forcément en séries, mais je peins sur un sujet tant que je ne l’ai pas épuisé. Mais si une autre idée passe, je peux arrêter et reprendre par la suite. J’ai eu une autre vie professionnelle avant, dans le CAC40. Au début, j’ai fait de la peinture pour me faire du bien et ça m’a plu. Pour ma première exposition, j’ai proposé treize toiles et en ai vendu sept. Ça m’a montré que ce que je crée parle à d’autres personnes. J’ai alors fait divers salons d’Art Contemporain, à Monaco, à Lourmarin, et en ce moment, je viens de participer au Festival Contemporain d’Art Naïf de Barcelone, où j’ai eu le prix du mérite artistique. Pendant la période du Covid, j’ai travaillé sur une série de monstres. Je suis autodidacte, j’ai commencé par des aquarelles, des illustrations pour enfants qui ont plus, puis j’ai travaillé l’acrylique, les pastels et l’acrylique au couteau. J’aimerais tester l’huile, mais le temps de séchage est long et je ne suis pas très patiente. La matière est l’élément qui me permet de transcrire mes émotions. J’ai une passion pour les Fauves : Derein, Braque, Botero, et pour moi, Picasso reste le maitre incontesté. Je travaille depuis cinq ans, et suis en atelier d’artiste où nous sommes sept, principalement des peintres. Nous faisons des expos ensemble, ça crée une émulation. Si je voulais suivre le mouvement actuel, je ferais du noir et blanc et de la déco, mais ce qui m’intéresse n’est pas de proposer un élément décoratif.

Guy Leirer : J’ai une inspiration ethnique et abstraite. J’ai un intérêt pour les arts africains, les peintures rupestres, l’art premier. Je ne connais pas du tout l’Afrique, mais c’est ce qui me vient naturellement. J’ai soixante-huit ans et quand j’étais en activité, j’avais une entreprise dans le bâtiment, en peinture et décapage, et je n’avais pas le temps de me consacrer à l’art. Mais j’ai toujours baigné dans le milieu artistique, à travers mes amis. A la retraite, j’ai voulu développer une ligne de meubles d’inspiration ethnique, mais je retombais dans une logique d’entreprise, en créant des séries. Alors, j’en suis venu à ne créer que des objets uniques. Je travaille principalement le bois. Cette matière me passionne et s’est imposée à moi. Je l’ai toujours plus ou moins travaillée, notamment dans mon activité. Mes inspirations viennent en fonction de la nature et de la forme du bois dont je dispose, que ce soit du cèdre, du cyprès ou de l’épicéa. La céramique est une façon de diversifier mon travail, une autre manière d’appréhender la sculpture. J’aime aussi beaucoup travailler le cuivre ou l’acier que j’incorpore à mes sculptures bois en même temps que des éléments peints.

 

Quelles œuvres présenterez-vous à la Galerie Cravero ?

Guy Leirer : Nous exposons à deux. Les murs vont être occupés par Rouska, ce qui va me limiter pour montrer certaines œuvres dont mes masques que j’accroche au mur en général. Certaines de mes œuvres sont imposantes. Je viendrai avec diverses pièces et ferai la scénographie sur place avec la galeriste et en accord avec l’autre artiste. 

Rouska : J’ai débuté en créant des personnages masculins, d’inspiration marseillaise, qui ont connu un grand succès, jusqu’à ce qu’une de mes clientes me demande de faire une femme, et ça m’a beaucoup plu. La première avait un chignon et m’a fait penser à Almodovar. Je suis fan de sa photographie. J’aime ce qui est kitsch et très coloré, et j’ai passé du temps en Espagne car mon père vit à Salamanca. Il était facile de m’inspirer de ces femmes espagnoles, avec des tabliers. Je vais montrer ces tableaux. Et j’aimerais exposer mes monstres dans la pièce du fond. Je les aime beaucoup, ce sont de très grandes toiles, qui iraient très bien sur le mur en pierre de la Galerie Cravéro.