S. Procissi & J.-C. Bournine – Les clameurs d’une musique décloisonnée.
HORS-SÉRIE FiMé 2025
Ciné-concert “Le bonheur“ accompagné par Clameurs (oud électro-acoustique et contrebasse), le mercredi 5 novembre à 20h30 au Télégraphe, Toulon (création).
Sarah au oud électro-acoustique et Jean-Christophe à la contrebasse également amplifiée, branchent leurs instruments à des pédales d’effets cosmiques, et tissent une trame sonore très personnelle où gros riffs lourds et rock, se mêlent aux finesses de certaines musiques de chambre, classiques ou traditionnelles. Une parfaite façon de réinventer “Le bonheur“ !
Comment êtes-vous devenus musiciens ?
Sarah : J’ai peu de souvenirs des débuts, car j’ai commencé le violon à l’âge de trois ans. La musique a toujours été présente dans ma vie, aussi bien enfant, qu’adolescente, mais c’est en tant que jeune adulte que j’ai décidé d’en faire mon métier. J’ai eu cette révélation en allant voir le spectacle d’une compagnie de danse pour lequel j’avais composé la musique et qui jouait au festival off d’Avignon et, quand les lumières se sont éteintes dans la salle et que j’ai entendu ma musique diffusée avec ce super son, devant un public, j’ai su que c’était possible.
Jean-Christophe : J’ai commencé la basse électrique à seize ans, en autodidacte. J’ai très rapidement eu des groupes rock, punk, et c’était, en plus d’une passion, lié au fait que je faisais du skate, comme une sorte de positionnement sociétal, un package, une attitude. Puis à dix-neuf ans je me suis mis à la contrebasse et j’ai envisagé la musique plus sérieusement.
Quelles circonstances vous ont conduit à jouer pour le FiMé ?
J.-C. : Nous avons déjà fait des ciné-concerts chacun de notre côté, mais quand Luc Benito nous a appelés, il ne le savait peut-être pas. Sans me présenter comme un spécialiste de cet exercice, j’en ai fait beaucoup avec ma contrebasse et, c’est une corde à mon arc que j’aime vraiment. Mais c’est en écoutant notre formation Clameurs, dont Hifiklub, un groupe toulonnais, lui avait parlé que Luc a apprécié notre musique et nous a contactés pour le FiMé.
Sarah : Il faut préciser que, même si ce sera notre premier ciné-concert ensemble, la musique de “Clameurs“ a déjà été utilisée pour le spectacle vivant, nous avons un réel appétit à collaborer avec d’autres arts, nous ne sommes pas uniquement un groupe musical. L‘année dernière, nous avons participé à un projet mêlant danse contemporaine et réalité virtuelle, notre rapport au visuel, à l’image – ce qui inclut le ciné-concert – est très présent, très fort.
Y aura-t-il de l’improvisation ou la musique est-elle construite, composée ?
J.-C. : Nous sommes tous deux musiciens et compositeurs et nos concerts sont très écrits. La marge d’improvisation réside dans l’interprétation des titres et les quelques moments où nous faisons des solos. Nous allons intégrer des morceaux de notre répertoire et moi, ce que j’aime, c’est avoir un plein sac de thèmes, un bon canevas et après, ce sont comme des legos, je ne fais pas forcément ce que j’avais prévu à l’endroit choisi, je me laisse parfois porter, mais là, il y aura quand même des rendez-vous ultra précis sur certaines scènes.
Sarah : En effet, nous allons mélanger compositions et improvisations, mais nous sommes aussi très férus de textures sonores. Nos instruments sont amplifiés et traités avec des pédales d’effets, nous tissons donc des trames qui laissent des places libres et improvisées.
J.-C. : Ce qui est génial quand on joue pour accompagner des images, c’est que cela permet de faire des choses musicales qui seraient difficilement acceptables lors d’un concert. Par exemple, tenir un même accord pendant plusieurs minutes serait un peu fatigant, alors qu’étirer un son quel qu’il soit, même du bruistisme, pendant un film ou pour un danseur, cela change totalement le rapport au temps.
Des projets ?
Sarah : Oui, et nous voulons signaler que nous jouerons le 18 octobre en co-plateau avec De La Crau à Leda Atomica à Marseille !
Weena Truscelli.