Hors-série FiMé 2024 – Sébastien Arcos – Une musique cinématographique.

>> Mardi 5 novembre à 20h30 au Théâtre Le Rocher à La Garde

Sébastien est un claviériste spécialiste de musique de films et de ciné-concert. L’année dernière, il s’était produit en solo au piano à Ollioules. Cette année, il revient en trio, aux claviers, pour accompagner un film d’Hitchcock, « The Ring », un trio amoureux sur fond de boxe.

MANIFESTO 1908

TYPE DE MUSIQUE :

Musique de film.

MEMBRES DU GROUPE :

Sébastien Arcos : claviers.
Romain Redon : flûte et guitare. Laurent Beauchier : batterie et percussions.

SOUVENIR DE CINÉ-CONCERT :

La première fois que j’ai voulu monter un ciné-concert avec Sébastien Breuil, dans le cadre de notre projet électro Green Galion, l’idée étant de mêler musique techno et films muets. C’était un pari audacieux, mais ça a vraiment bien fonctionné. On travaille beaucoup sur des films de Buster Keaton, avec des scènes de courses-pour- suites rythmées par des sons techno, et moi au piano. C’est un combo assez unique pour accompagner un film muet. C’est un concept encore peu répandu, mais lors de nos premiers tests, on a ressenti une vraie euphorie en découvrant toutes les possibilités que cela ouvrait musicalement.

Quels souvenirs gardes-tu de ton ciné-concert à Ollioules, sur « The Kid Brother » avec Harold Lloyd ?
Un excellent souvenir. J’adore ce type de performance. Quand je compose même si ce n’est pas pour un film, c’est comme si je créais une bande originale. Je réfléchis en termes de scénario, de changements de rythme, d’émotions. À Ollioules, les conditions étaient parfaites : piano à queue, salle pleine, public réceptif. J’aime quand il y a une vraie interaction, quand le public réagit, c’est très gratifiant. J’ai aussi pu assister à d’autres prestations, comme au Liberté à Toulon, avec un superbe film. Je suis heureux qu’il y ait un festival de ce type dans notre département, et de voir que le ciné-concert revient à la mode. Cette année, j’ai vu un très beau concert sur « Le Seigneur des Anneaux » à la Phil- harmonie de Paris, un autre sur « Vertigo ». C’est une vraie passion pour moi.

Tu es un spécialiste de la musique à l’image, qu’est-ce qui te plaît dans cette discipline ?
Ma formation musicale a commencé par du piano classique au conservatoire, puis j’ai évolué vers le jazz et les musiques actuelles. Mais c’est la musique de film qui m’a véritablement donné envie d’en faire mon métier. Un ami cinéaste m’a initié à des projets où je pouvais allier image et musique. Puis j’ai débuté les ciné-concerts, dans la rue, avec le projet Cinéma-Concerto, où nous projetions les films sur des immeubles. En octobre, je vais participer au 48 Hours Film Project, où je dois composer la musique d’un court-métrage en 48 heures. C’est un exercice stimulant que je vais réaliser avec mon projet électro Green Galion.

Cette fois-ci, c’est ta formation Manifesto 1908 qui accompagnera le film. Peux-tu nous parler des musiciens et de votre complicité ?
Manifesto 1908 est né de rencontres musicales à Toulon, c’est une formation spécialement conçue pour cet événement. Nous sommes trois, et une véritable alchimie s’est créée entre nous. Je suis aux claviers, avec un synthétiseur et un piano numérique. Romain Redon, que j’ai rencontré au Café Pop, est guitariste et flûtiste. Sa double compétence est précieuse pour le ciné-concert, avec des mélodies envoûtantes à la flûte et un jeu rythmique à la guitare. Laurent Beauchier, notre batteur, est un percussionniste incroyable. Il y aura des percussions, des jeux de cymbales, il travaille même sur des effets de tonnerre. Nous jouons aussi ensemble dans un autre groupe, The Revest Mushrooms. À trois, on a plus de liberté musicale, même si c’est plus complexe à gérer.

Que peux-tu nous dire sur ce film d’Hitchcock, « The Ring » ?
Je connais très bien le cinéma d’Hitchcock, mon père était fan du cinéaste. Mais je n’avais pas vu celui-ci, et ne m’attendais pas à un tel film venant d’Hitchcock. Il n’y a ni meurtre ni crime, mais le suspense est déjà là, on sent les prémices de son style. C’est un film sur fond de boxe, mais sur- tout une histoire de triangle amoureux et de compétition entre un mari et un amant. On y retrouve les thèmes de la dualité et de la lutte, tant dans l’arène que dans les relations amoureuses.

Comment allez-vous travailler sur la musique qui accompagnera le film au Rocher ?
Nous allons commencer par séquencer le film, c’est-à-dire identifier les scènes et noter les émotions qu’elles véhiculent. Nous créons un tableau avec des idées musicales pour chaque séquence. Chacun travaille un peu de son côté, puis nous nous réunissons pour mettre tout cela en commun. Pendant le concert, il y aura une grande part d’improvisation, autour des thèmes que nous aurons composés pour accompagner chaque séquence. Il faut trouver des astuces pour tenir 1h45 de musique, mais c’est un processus très excitant !

THE RING

D’ALFRED HITCHCOCK

1927-GB-Noir&Blanc – 105 min.
Avec Carl Brisson, Lilian Hall-Davis, Ian Hunter.

Jack, un boxeur de foire, est remarqué par Bob Corby, un champion de boxe. Bob flirte avec Nellie, la fiancée de Jack, et donne une chance au boxeur amateur de faire une carrière. Jack et Nellie se marient en présence de tous les plus curieux spécimens de la foire. Plus il gagne de matchs et s’enrichit, plus sa femme s’éloigne de lui, et sort avec Bob Corby. Puis vient une rencontre de championnat entre les deux hommes. Tout se règlera sur le ring.

Fabrice Lo Piccolo

Retrouvez la vidéo de Sébastien Arcos

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