Selim Nini – Un pianiste devant l’écran, la grande tradition du cinéma muet.

HORS-SÉRIE FiMé 2025

Ciné-concert “Charley Chase Follies“, dimanche 2 novembre à 15h à la Salle Jean Moulin à Ollioules.

 

Selim Nini est pianiste et saxophoniste. Son idée du ciné-concert est de trouver l’équilibre parfait, et de faire en sorte que la musique soit suffisamment efficace pour ne pas prendre le pas sur les images…

 

Vous êtes pianiste et saxophoniste, pouvons-nous en savoir davantage sur votre parcours ?
J’ai commencé à faire de la musique un peu avant mes quinze ans, à Toulon, où je suis né et où j’ai grandi. Puis, après le Bac, je suis parti à Aix-en-Provence. J’avais un groupe avec des amis, nous jouions dans la rue et avons fait quelques petites dates, nous étions très jeunes, pas même vingt ans, et puis, j’ai eu l’opportunité de partir à Marrakech pour deux mois et j’y suis resté deux ans ! J’y ai joué du saxophone, principalement dans des boîtes de nuit, mais aussi des soirées privées, puis je suis revenu en France, à Nice, où j’ai eu des expériences très variées. J’ai joué dans différents groupes, du Jazz, du blues, et j’ai également fait partie d’un groupe de Swing des années 40 appelé Mellow Swing qui accompagnait parfois des danseurs de Lindy Hop. Mais, depuis neuf ans, je suis revenu à Toulon où je suis inscrit au conservatoire, car mon savoir est celui d’un autodidacte et je souhaite obtenir les diplômes (je suis en dernière année) afin de pouvoir enseigner.

 

Le 2 novembre, vous accompagnerez au piano quatre courts films des années 20, de style burlesque, serez-vous tenté de jouer comme à l’époque ?
C’est un peu le piège que de réussir à trouver une originalité ! Mais non, je crains plutôt que viennent sous mes doigts des morceaux qui existent déjà, alors que le but est de faire de la pure improvisation. Deux des films que je vais accompagner lors du ciné-concert, que l’on m’a envoyé pour travailler, ont une bande-son sur laquelle joue un pianiste admirable et il va vraiment falloir que je les regarde sans le son pour ne pas être influencé, et garder fraîcheur et spontanéité ! Je pense qu’il faut vraiment jouer avec les images et en accentuant le trait, comme dans le jeu des comédiens, où tout est exagéré parce que sans parole. Il faut que ce soit très imagé.

 

Est-ce un choix de jouer seul ?
Non, ce n’est pas un choix, mais la présence d’un pianiste devant les films était une grande tradition pour ce genre de cinéma. Il y a quelques années, j’ai entendu dire qu’il restait un seul homme au monde, un homme âgé, qui continuait à faire ça dans un cinéma des États-Unis.

 

Est-ce que chacun des quatre courts films explorera un univers musical différent ?
Je vais essayer de faire en sorte qu’il y ait des différences, mais ça restera un peu dans le style ragtime. Peut être que parfois l’ambiance ira jusqu’à une sorte de musique plus “classique“, car la frontière entre les styles est floue. Mais même si, bien sûr, la musique doit être géniale, il ne faut pas qu’elle soit trop virtuose, le danger est qu’elle prenne le pas sur les images. Le spectateur doit rester concentré sur le film, il faut donc trouver un juste milieu, la musique doit accompagner sans prendre trop de place, c’est là que l’exercice est intéressant et difficile.

 

Êtes-vous amateur de films muets ?
Oui, j’ai énormément de respect pour ces films. Réussir à faire passer des émotions, raconter une histoire et communiquer sans les mots est une sacrée performance.

 

Des projets ?
Mon projet est d’avoir un projet ! Les musiciens avec qui je jouais, qui étaient très jeunes, sont partis à Paris et je dois reconstituer une équipe…

 

Weena Truscelli.

 

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