Shanga Morali – Accompagner, soutenir, conseiller.
Mozaïc est une association, dont Cité des Arts fait partie, spécialisée dans la gestion administrative des structures artistiques. Depuis quelques temps, son rôle d’accompagnement et de conseil s’était déjà fortement développé. Le confinement a encore accru cette tendance. De nombreuses associations étaient perdues devant les différentes lois qui sortaient chaque semaine. Heureusement, Shanga et ses collaboratrices oeuvraient pour nous et étaient là pour nous conseiller.
Comment l’activité de Mozaïc a-t-elle été impactée ?
Nous avons subi une diminution drastique de notre activité quotidienne. Nous avons rapidement décidé de nous concentrer sur le soutien à nos adhérents. Notre rôle d’accompagnateur administratif s’est développé : nous suivions l’évolution des lois, les subventions, les fonds de solidarité à mettre en place… Aucune loi n’a été pensée pour le milieu culturel, nous avons dû les adapter. Heureusement, le maintien des subventions est prévu pour la majorité de nos associations. Pour le mois de mars, nous avons demandé une trentaine de fonds de solidarité et en avons obtenu vingt-et-un, ce qui réduira la casse. Chez Mozaïc, cinquante pour cent des recettes proviennent de l’activité des adhérents. En tant qu’association d’utilité publique, nous avons une tarification, et un fonctionnement, sociaux et solidaires : si les adhérents n’ont pas de rentrée, ils ne nous paient plus. Nous n’avons donc rien facturé.
Dans quel état d’esprit sont les compagnies ?
A partir de mi-avril, un sentiment d’impuissance face au virus s’est instauré dans le monde du spectacle vivant : notre inactivité allait sûrement se prolonger. Comment peut reprendre dans ces conditions sanitaires ? Les artistes ne peuvent pas retourner sur un plateau, les actions d’Éducation Artistique et Culturelle à l’égard des enfants ne peuvent plus se faire, toutes les salles de spectacle sont fermées. Même les répétitions posent problème. Le numérique n’est pas adapté à tous les acteurs du spectacle vivant. Avec la première phase du déconfinement, l’espoir et l’envie reviennent. Nos partenaires reprennent de l’activité et ça redonne de l’énergie, nous avons tous envie de faire avancer la situation !
Penses-tu que cette crise impose des changements durables dans les pratiques ?
Si cette situation venait à se reproduire régulièrement, il nous faudrait adopter de nouvelles façons de travailler. Le vrai point positif, c’est la solidarité qui a ressurgi pendant ce confinement. Cela a permis aussi d’accorder un temps de réflexion et de repos aux acteurs culturels. Nous avons également vu que les nouveaux outils de communication sont fonctionnels pour travailler à plusieurs, ce qui pourrait améliorer les problèmes de transport, de distance et de temps. De notre côté, nous avons plusieurs conseils d’administration par an, désormais certains pourront être réalisés en visioconférence, ce qui facilitera la vie associative au quotidien. Mais l’esprit de Mozaïc est empreint d’une grande convivialité, nous préférons être ensemble, aller à la rencontre de nos compagnies et partager la joie de travailler ensemble au quotidien. Nous avons aussi remarqué d’autant plus l’utilité de la mutualisation des ressources et de la solidarité entre adhérents : lorsque nous avions une solution pour une association, nous pouvions la reporter sur les trente-sept autres.
Tu nous disais qu’il y a beaucoup plus d’interactions qu’avant entre les compagnies et les structures de spectacle locales…
Une grande solidarité est en train de naître entre tous les acteurs locaux. Au fur et à mesure que les saisons passent, les liens sont plus forts. Les perspectives de résidence se font plus nombreuses, notamment avec le réseau Arsud, Châteauvallon-Liberté scène nationale, le Pôle, les villes de la métropole, le Cercle de Midi, le Carré Sainte-Maxime…
Site internet : Mozaïc