Musique
Simon Bolzinger – Création commune et émotion partagée.
CÁntalo dans le cadre des Printemps du Monde, le 7 juin au Théâtre de Verdure à Correns
Pendant plusieurs mois, des élèves de la classe orchestre 4e A du collège Leï Garrus à Saint-Maximin ont travaillé aux côtés du musicien Simon Bolzinger. De la polyrythmie afro-cubaine à la scène, ils ont créé une œuvre originale. Cette création sera jouée en ouverture du concert de CÁntalo – Salsa Jazz Quintet, dans le cadre du Festival Les Printemps du Monde. Une expérience intense de composition, de partage et de création collective.
vous avez collaboré avec la classe orchestre de 4eA du collège Leï Garrus, qui assurera la première partie de votre concert. Pouvez-vous nous expliquer comment ce projet est né ?
Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme La Fabrique à Musique, financé par la SACEM. L’objectif est de faire découvrir aux jeunes le travail de composition. Nous avons entamé ce travail avec les élèves en novembre 2024 et l’avons mené jusqu’en juin 2025. Ils ont découvert la polyrythmie afro-cubaine et se sont approprié ses codes pour créer une pièce originale qu’ils interpréteront sur scène. Certains se sont vraiment impliqués, ont proposé des phrases musicales, et ont découvert qu’ils étaient eux aussi capables de composer. C’est une expérience humaine forte.
Comment avez-vous vécu cette immersion avec une classe entière ?
C’était une première pour moi de travailler avec une classe de musiciens dans le cadre scolaire, et c’était très enrichissant. J’ai l’habitude de donner des cours particuliers, notamment de piano, mais là, il s’agissait d’un travail collectif, en atelier, sur le long terme. L’idée n’était pas simplement de transmettre une technique, mais aussi une esthétique, une culture musicale, et de les faire entrer dans un processus de création. Malgré les défis propres à l’adolescence, certains élèves se sont véritablement révélés.
Vous allez ensuite jouer avec votre formation CÁntalo – Salsa Jazz Quintet. Pouvez-vous nous en dire plus ?
CÁntalo, c’est un quintet que j’ai formé à la suite d’une commande du festival Casa Jazz à Saint-Raphaël. Il réunit des musiciens d’horizons variés : Maura Isabel Garcia Bravo et Yoandy San Martin, tous deux cubains, ainsi que d’autres musiciens comme Willy Quiko et Luca Scalambrino. Ce projet est une fusion de cultures musicales très riches, provenant d’Amérique latine, notamment de Cuba, du Brésil et du Venezuela, des régions où j’ai travaillé. L’objectif est de créer quelque chose de nouveau, en mêlant les rythmes, les mélodies et les codes propres à ces cultures dans une dynamique jazz.
Le concert au Chantier est une sortie de résidence…
Effectivement, nous serons en résidence au Chantier du 2 au 7 juin, juste avant le concert. C’est un lieu très inspirant, car il est dédié aux musiques du monde et aux nouvelles formes issues des traditions. Cela donne un vrai sens à notre démarche. Il y a beaucoup de préparation en amont. Contrairement à la musique classique, chaque musicien conserve ici une grande liberté, et l’improvisation y tient une place essentielle. On construit ensemble pendant la résidence. C’est un moment intense, où l’on cherche à créer quelque chose de vivant, enraciné et contemporain à la fois.
Ce sera une soirée plutôt à écouter ou à danser ?
C’est un concert de créations, donc le public va entendre des sons familiers mais réinventés, des morceaux inédits inspirés de traditions variées, revisités à notre façon. J’ai longtemps fait de la musique à danser dans des grandes formations, puis je me suis orienté vers la musique de concert. Notre ambition est de rassembler les deux. Et comme le nom du groupe l’indique – CÁntalo, qui veut dire « chante-le » – l’idée, c’est de faire vibrer le public par le chant, le rythme et l’émotion.
Julie Louis Delage
