Simon Ghraichy, Un pianiste 2.0

08.07 – 21h30 – Tour Royale – Toulon

Simon Ghraichy est considéré comme l’un des musiciens français les plus prometteurs Ce pianiste, au look assumé en accord avec son époque, franco-libano mexicain, donne un nouveau souffle à la musique classique. Il viendra interpréter des extraits de son album 33 pour le Festival de Musique de Toulon.

 

Qu’est-ce qui a créé cette passion pour le piano ?
Chez moi , il y avait un vieux piano que personne n’utilisait et vers lequel j’étais toujours attiré. J’avais quatre ans, ce fut un choc. Puis, j’ai commencé à prendre des cours et j’ai rapidement évolué. Par la suite, j’ai décidé d’entrer au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Je ne viens pas d’une famille de musiciens mais la musique a toujours été présente à la maison. J’étais convaincu que cet instrument me convenait. J’étais fasciné par son harmonie et cette simplicité à jouer des mélodies juste avec ses dix doigts.

Comment composez-vous ?
Un album devrait toujours raconter une histoire, c’est d’ailleurs de cette façon que tout compositeur crée, il retranscrit son paysage mental. La programmation d’Héritages est basée sur mes racines libanaises, mexicaines et françaises dont je suis fière. L’album 33 devait être basé seulement sur la folie de Schumann, qui compte parmi mes compositeurs préférés. A la fin de sa vie, il a été enfermé car pris d’hallucinations et d’une voix intérieure qu’il retranscrivait en musique. C’est un concept fascinant que j’ai voulu me réapproprier. J’ai réunis Schumann et des compositeurs plus contemporains. C’était une manière d’exprimer ma propre voix intérieure et de me débarrasser des angoisses de mon enfance. L’album évoque également la frénésie, retranscrite à travers les compositions de Philip Glass et Michael Nyman. Sa production a duré deux ans !

Vous voyagez beaucoup pour vos représentations. En profitez-vous pour rechercher des partitions ou des compositeurs peu connus du grand public ?
Au Conservatoire, nous apprenons Mozart, Debussy… Cependant il y a un manque de curiosité et moi, je suis attiré par la nouveauté. Les voyages permettent cela ! Alors que je jouais à Cuba, une mélodie revenait en permanence dans les bars et a piqué ma curiosité. C’est ainsi que j’ai découvert Ernesto Lecuona qui était une figure dans son pays et que j’ai ajouté à ma discographie ! Ma démarche est toujours de concilier le répertoire du conservatoire et mon univers.

Avec ce look décalé, vous vous êtes donné pour mission de toucher un public plus jeune ?
Non, je suis quelqu’un qui vit avec son temps, qui assume son physique parce que c’est ce qu’un artiste devrait faire. Mozart et les autres compositeurs vivaient dans leur temps. Si ma personnalité fait venir un nouveau public, tant mieux. Il est important pour avoir une longue carrière de se construire un public.

Quels morceaux allez-vous jouer à la Tour Royale ?
Des morceaux extraits de l’album 33 : Schumann, Beethoven et des compositeurs du XXème et XXIème. Je veux montrer mes différentes facettes, pour que tout le monde s’y retrouve, le public averti et le public curieux.

 

Léa Muller

 

Site Web de Simon Ghraichy

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