Simonne Rizzo – Un hommage au géant Miyazaki

Miwa, le 17 novembre au Théâtre Jules Verne à Bandol

Interprète et chorégraphe de la RidzCie, Simonne revient avec sa pièce jeune public inspirée du géant de l’animation japonaise Hayao Miyazaki. à partir de ses œuvres, elle crée « Miwa » en 2019, qu’elle présentera en novembre au Théâtre Jules Verne, à Bandol, après quatre saisons de diffusion nationale et internationale.

Pourquoi avoir décidé de t’adresser au jeune public ?
C’était un souhait. Je me suis intéressée aux thématiques abordées par le cinéaste. La force de la jeunesse et du féminin, la détermination, l’adaptation de l’être à son environnement. Il présente des personnages qui traversent des aventures, amenés à faire des choix tout en poursuivant leurs quêtes. Un autre message qui a déterminé mon envie est sa vision androgyne de l’être humain. Autant de messages intemporels sur lesquels je me suis appuyée pour aborder la création, ouvrant un champ dans mon imaginaire. Ce spectacle défend un message pacifiste que nous partageons à chaque représentation depuis sa création au KLAP, à Marseille en 2019.

A partir de ces thèmes, vous êtes passée par une phase de dessin…
Inspiré de l’œuvre de ce géant, il a été indispensable que le point d’ancrage du travail soit le dessin. De là se tisse alors un lien : dessiner pour imaginer, pour noter la danse, pour anticiper le mouvement du corps. J’ai donc fait appel William Bruet. La recherche s’est concentrée sur la conception de ses dessins. Son travail est proche de l’univers de Miyazaki . Il n’a pas seulement réalisé le dessin qui habille la scénographie du spectacle (réfléchie par Michaël Varlet, artiste numérique), il a notamment inspiré plusieurs conceptions de costumes. Corinne Ruiz, costumière, a travaillé en résonance aux propositions dessinées. Elle a réussi à réaliser des costumes qui sont de réelles matières scénographiques que nous avons investies et une partie de la recherche chorégraphique a été effectué sous leur contrainte.

C’est à ce moment que tu as créé la chorégraphie ?
Oui. Une fois que Caillou avait conçu l’espace scénographique, j’ai réalisé que nous étions en train de concevoir une sorte de « spectacle total », incluant, outre l’aspect chorégraphique, un travail plastique important. Aux côtés de mes interprètes, j’ai donc mesuré l’exigence dont il fallait faire preuve afin d’écrire « Miwa ». Je me suis appuyée sur des thématiques de Miyazaki comme l’androgynie des personnages. L’adaptation de l’être à son environnement m’a insufflé l’idée d’un livre dont on tournerait les pages afin de travailler la muabilité des interprètes. Le travail sur la musicalité du mouvement et l’influence constante entre Danse et Musique reste un point crucial pour moi. J’ai poursuivi accompagnée du compositeur Jérôme Hoffmann et d’une selection musicale des compositions de Joe Hisaishi. Il a créé une liaison sonore en constante mutation, livrant un univers sonore minéral et électrique.

Pourquoi avoir fait appel à de la scénographie numérique ?
Le travail avec Michaël Varlet (Caillou) fût indispensable pour ce projet en réponse aux technologies innovantes abordées par H. M. dans bon nombre de ces animations. Je souhaitais avoir son regard pour la création lumière, et celle de l’environnement principal. Il s’est approprié la scénographie dessinée, et a notamment créé un costume de lumière via un morphing corporel, qui a donné naissance à la création, donnant des coups de pinceau sur ce qui semble être un corps, puis plusieurs corps. Il fallait que l’ensemble soit savamment dosé.

Tu as créé le spectacle il y a quatre ans, en quoi celui-ci a-t-il évolué ?
En cinq saisons, j’ai dû avoir recours à de multiples reprises de rôles qui permettent de faire évoluer constamment cet « écrin en terre inconnue » par son hybridité que nous cherchons constamment à fortifier (Claire Chastaing, Dalila Cortes, Thomas Queyrens et moi-même) sans oublier l’accompagnement de mon assistante artistique, Béatrice Warrand.Lorsque nous avons le bonheur de continuer à tourner un spectacle vivant, nous pouvons continuer minutieusement à travailler et le faire évoluer.

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