Sophie Mandoux – Un opéra baroque de trapézistes-voltigeurs.

>> Bruits de Coulisses – Le 22 septembre à 20h et le 23 septembre à 16h

“Les P’tits Bras“ – plutôt musclés – offrent un hommage à l’univers baroque, ses dorures et exubérances, vu par le trou de la serrure, dans un décor géant qui permet à ces artistes circassiens de voler dans des airs froufroutants ! Rencontre avec la co-fondatrice de la compagnie

Pouvez-vous nous décrire en quelques mots la compagnie “Les P’tits Bras“ ?
Pour commencer, nous venons de fêter les vingt ans de la compagnie “Les P’tits Bras“, ce n’est pas rien ! Nous avons six créations au sein de cette compagnie, la dernière étant “Bruits de coulisses“, que nous allons jouer à La Seyne pour le festival “Regards sur rue“. Depuis le début, les maîtres mots et la marque de fabrique de cette compagnie sont l’humour, la prouesse technique et l’esthétique. Tout ça sur des structures scéniques toujours plus alambiquées les unes que les autres et surtout avec de la voltige aérienne, voilà ce qui nous définit.

Je vous pose la question que l’on trouve dans la description de “Bruits de coulisses“ : qu’éprouverait le public s’il découvrait l’envers du spectacle ?
C’est justement ce qu’il va voir ! Donc, on ne peut pas tout révéler. Évidemment cet envers du décor est théâtralisé, “romancé“ mais les artistes qui voient le spectacle nous disent qu’ils se reconnaissent absolument dans ce que nous montrons des coulisses, comme les incompatibilités d’humeur entre les différents artistes, les problèmes techniques, ou de musique et autres répétitions foireuses ! C’est comme si le public regardait par un petit trou de la serrure ou avait un pied dans la porte et était avec nous en tournée. Bien sûr, nous avons trouvé des moyens pour que les spectateurs voient parfaitement les numéros, les prouesses et performances acrobatiques.

La performance, bien sûr, mais l’esthétique, les costumes et décors comptent aussi beaucoup dans vos représentations ?
Tout ça compte énormément, nous avons une grande structure de plus de dix mètres de haut, qui se monte assez rapidement et va pousser au milieu de La Seyne, en pleine ville dans le Parc de La Navale, et le spectacle se déroule dans une époque baroque. C’est comme voir l’envers du décor d’un opéra baroque. Les femmes portent des grandes robes à crinolines, les hommes sont vêtus dans un style “Cape et épée“. C’est toute cette esthétique qui permet de plonger les spectateurs dans un autre temps.

J’ai cru comprendre que la musique était composée spécifiquement pour le spectacle ?
Tout à fait, nous avons un compositeur, Mark Dehoux, qui a créé la musique de plusieurs de nos spectacles. C’est un ancien artiste de la compagnie, circassien lui aussi, il connaît donc parfaitement notre univers. Quand nous lui avons parlé d’une ambiance baroque, il était emballé. Il s’est inspiré des opéras de cette époque et les a détournés. Il a modernisé les “Indes galantes“ de Rameau par exemple, en y mettant du scratch, c’est extraordinaire et surtout, c’est une musique totalement adaptée à nous, à nos mouvements.

Est-ce que montrer le monde des coulisses rapproche des spectateurs ?
C’est la cinquième année que nous tournons avec ce spectacle, en nous produisant plus de soixante fois par été, et le public vient toujours nous dire qu’il a adoré voir ça. Ils se sentent proches de chaque personnage, ils ont envie de nous connaître et même parfois, d’être sur scène avec nous !
Weena Truscelli

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