Stéphane Correa – Cotignac sous les étoiles du 7e art.
Festival Les Toiles du Sud du 15 juillet au 15 août à Cotignac
Du 15 juillet au 15 août, Cotignac accueille la 19e édition des Toiles du Sud, un festival de cinéma en plein air centré sur les avant-premières et les pépites du Festival de Cannes. Entretien avec Stéphane Correa, directeur du cinéma de Cotignac et du festival.
Quel bilan tirez-vous de l’édition précédente ?
L’an dernier, pour les 18 ans du festival, nous avions dû programmer une formule resserrée sur dix jours. C’était une année spéciale, en plein contexte des Jeux Olympiques. Mais ce format s’est avéré un peu trop contraint. Cette année, on revient à l’esprit d’origine : dix soirées réparties entre le 15 juillet et le 15 août, les mardis et vendredis. C’est plus fluide, plus simple, et cela permet de mieux accueillir le public.
Comment construisez-vous la programmation ?
L’ADN des Toiles du Sud, c’est l’avant-première. On propose une sélection de films qui sortent entre juillet et octobre, souvent issus du Festival de Cannes. La majorité de ces films n’aura pas encore été projetée dans la région. L’idée, c’est d’offrir une vraie exclusivité aux spectateurs. Cette année, nous avons par exemple « Eddington », « Connemara », « Dragons » de Dreamworks, et même la Palme d’or 2025 en avant-première, qui sera projetée le mardi 12 août.
Des invités seront présents ?
Oui, c’est aussi une part essentielle du festival : la rencontre entre le public et les artistes. On accueille cette année Martin Jauvat, jeune comédien et réalisateur, pour son tout premier long-métrage Baise-en-ville, une comédie sensible et très attachante.
On recevra aussi Alex Lutz, venu il y a quelques années présenter « Guy », et qui revient cette fois avec « Connemara ». Il viendra en tant que réalisateur pour échanger avec les spectateurs à l’issue de la projection. Ces rencontres prolongent l’expérience du film et créent un vrai lien.
Comment décririez-vous la programmation 2024 ?
Elle reflète bien le cru cannois de cette année : riche, varié, audacieux. Nous avons neuf films issus de Cannes, 8 avant-premières et deux invités. On retrouvera la Palme d’or, « Un simple accident » de Jafar Panahi, c’est un événement de l’avoir en avant-première. On a du polar , de la comédie, un biopic sur Montand et Signoret, « Connemara », inspiré du best-seller de Nicolas Mathieu, une comédie romantique délicieuse « Amour Apocalypse ». Et des castings exceptionnels : « Eddington », un polar politique sous fond de crise sanitaire avec Joaquin Phoenix, Pedro Pascal et Emma Stone, Mélanie Thierry dans « Connemara », Roschdy Zem et Marina Foïs dans « Moi qui t’aimais », Isabelle Huppert et Laurent Laffite dans « La Femme la plus riche du monde », le biopic sur Liliane Bettencourt, Pio Marmaï dans « Le Roi Soelil » un vrai polar, Laurent Laffite et Elodie Bouchez dans « Classe moyenne », une comédie qui me fait penser à « Parasite », et pour démarrer nous avons « Dragons », magnifique adaptation en prises de vues réelles signée DreamWorks.
Le festival s’ouvre aussi hors les murs…
Oui, nous tenons à sortir des frontières de Cotignac pour des projections spéciales dans des lieux emblématiques. Au centre d’art de Châteauvert, avec qui nous avons un partenariat depuis deux ans, nous avons proposé « Tehachapi » de JR, documentaire tourné dans les prisons de haute sécurité aux Etats-Unis et à l’abbaye du Thoronet, lieu sublime où l’on va depuis plusieurs années, nous projetterons « Tous les matins du monde » : un film qu’on voit peu à la télévision, autour du violiste Marin Marais, avec Guillaume Depardieu.
Autre particularité du festival, nous mettons en avant l’Ecole des Nouvelles Images d’Avignon avec six courts-métrages d’animation réalisés par les élèves de la promotion 2025, et des surprises avec des réalisateurs qui viendront présenter leurs courts-métrages.
Côté pratique, comment profiter du festival ?
Les projections se tiennent à Cotignac, en plein air. La billetterie ouvre chaque soir à 20h30, mais on vous conseille d’arriver dès 19h30 au Café du festival : planches, bons vins locaux, ambiance conviviale sous les étoiles. Les réservations peuvent se faire en ligne via les-toiles-du-sud.com ou sur le site de la Provence Verte.
Fabrice Lo Piccolo