Stéphanie Slimani – Rendez-vous avec la Mort !
>> « Mortem », le 17 janvier au Telegraphe à Toulon
La compagnie La Divine Usine de Stéphanie Slimani revient avec « Mortem », une pièce immersive à découvrir au Telegraphe à Toulon le 17 janvier. Entre dystopie burlesque et réflexion poétique sur la mort, le spectacle promet une soirée inoubliable et interactive.
Après « Circus », « Museo », « Motel » et « Libris », La Divine Usine présente « Mortem », un nouveau spectacle immersif. Peux-tu nous en dire plus ?
« Mortem, le Dernier Voyage » est le dernier chapitre de nos spectacles immersifs, du moins pour un temps, afin de nous concentrer sur leur diffusion. Avec Killian (Chapput ndlr), nous avions dressé une liste idéale de thèmes à aborder, et j’avais très envie de travailler sur ce thème universel : la mort. Nous avons imaginé un monde dystopique où un virus a stoppé le processus de vieillissement. Les humains ne meurent plus, et la mort devient un luxe réservé aux ultra-riches grâce à un vaccin très convoité, appelé Mortem. Une fois par an, lors d’une grande soirée-loterie, un « heureux gagnant », peut-être vous, remporte une dose de ce vaccin, lui offrant le privilège de mourir. C’est un spectacle burlesque, avec beaucoup d’humour et de poésie, mais aussi une réflexion profonde. Nous invitons les spectateurs à se préparer pour leur « dernier voyage » dans un univers décalé, macabre et joyeux.
Comment se déroule cette expérience immersive au Telegraphe ?
Le spectacle mobilise une vingtaine de comédiens et se déploie sur les trois étages du Telegraphe, avec une salle secrète à découvrir, si vous trouvez le bon personnage pour vous y conduire (et, info exclusive pour Cité des Arts, il se pourrait que ce soit moi !). Chaque spectateur devient acteur de sa propre soirée : il décide où aller, qui rencontrer et construit son propre parcours. Les interactions sont uniques, les scènes visuelles et interactives. Nous conseillons cette expérience à partir de quatorze ans, car, bien que burlesque, elle aborde des thématiques sombres. Il y aura trois sessions dans la soirée (18h30, 20h30 et 22h30), avec un tarif accessible de 10€.
Qu’est-ce qui t’attire dans le théâtre immersif ?
Ce format permet de briser la barrière classique entre scène et public. Les spectateurs ne sont plus passifs, ils s’impliquent, choisissent leur chemin, leurs interactions. Cela désacralise le théâtre et rend l’expérience plus accessible, notamment pour les personnes qui hésitent à pousser la porte d’une salle de spectacle. Pour les comédiens, c’est aussi une aventure exceptionnelle : jouer au plus près du public, dans une performance différente chaque soir, apporte une intensité unique. Ce n’est ni un escape game, ni du théâtre conventionnel, mais une expérience hybride, ludique et profondément humaine.
Vous collaborez régulièrement avec le Telegraphe. Pourquoi ce lieu ?
Le Telegraphe est un lieu ami, où nous avons créé nos spectacles pilotes, et il s’adapte parfaitement à nos concepts immersifs grâce à ses nombreux espaces. Son état d’esprit joyeux et décalé correspond à notre vision artistique. Après avoir présenté nos créations ici, nous les avons déclinées dans d’autres lieux : à Bandol, aux Sablettes, en Corse… Chaque espace nous pousse à réadapter nos récits et notre mise en scène.
Peux-tu nous dévoiler en avant-première quelques personnages et tableaux ?
Parmi les tableaux, il y a l’Ecole de la Mort d’Argent, où des professeurs en kimono vous apprennent à mourir dignement, avec quelques cascades sur tatamis. Le Cabaret Charogne vous propose une playlist personnalisée pour vos obsèques, tandis qu’un notaire vous aide à rédiger votre testament. Au total, il y a huit tableaux interactifs, et chaque spectateur peut faire ses choix. C’est très visuel, poétique et immersif, tout en conservant un aspect ludique. Et bien sûr, à la fin, il y aura un gagnant !
Quels sont les autres projets de la compagnie ?
En mars, nous créons un spectacle immersif pour le Comœdia à Aubagne, qui fête ses cent ans. Il retracera les grands moments de son histoire, une commande très spéciale de son directeur Jérôme Leleu. Nous sommes aussi ravis d’annoncer que notre pièce « La Métamorphose » reviendra cet été au Festival Off d’Avignon, au Théâtre Transversal. Une belle étape pour continuer à partager notre travail avec un public toujours plus large.
Fabrice Lo Piccolo