Stéphanie Slimani, Un artiste doit se nourrir

05.12 – Toulon / 16.12 – Le Thoronet

26.12 – St Mandrier

 

Stéphanie est une passionnée de théâtre sous toutes ses formes. Comédienne, vous l’aurez peut-être vue récemment dans une performance pour le Festival Constellations de Kubilai Khan Investigations. En parallèle de son emploi au Conservatoire TPM elle a fondé la Compagnie La Divine Machine, qui se consacre au théâtre d’objet Mais elle met également en scène et donne des cours de théâtre au Room City…

 

Tu joues, mets en scène, écris, fais du théâtre de marionnettes, donne des cours, quel est ton exercice favori ?
A la base, je suis comédienne, la marionnette est venue plus tard. Mais si je devais garder une seule activité, ce serait l’enseignement. J’ai commencé à donner des cours en Corse, et depuis trois ans à Toulon. Certaines années je joue moins, cela dépend aussi des rencontres, de l’instinct. Tout m’intéresse. Un artiste est en apprentissage perpétuel, il doit se nourrir. Je travaille au Conservatoire, et suis bénévole de ma compagnie. Former des comédiens c’est aussi créer des spectateurs. Une de mes volontés également est de travailler avec des locaux : on n’a pas besoin de faire des kilomètres pour trouver des talents. J’ai récemment travaillé avec Jean-Loup Faurat, musicien et plasticien ou Florie et Benoit.

Peut-on avoir quelques informations sur ta nouvelle création, avec la danseuse Florie Laroche de Kubilai Khan, et le musicien Benoit Olive ?
C’est un sujet qui me tient à coeur, des portraits de femmes puissantes, mais mauvaises. C’est une part de la féminité qui m’intéresse beaucoup. Il y a une femme dans une vision très lointaine de la Madonne, des portraits mythologiques, Messaline, Médée, Isadora Duncan, la figure de la sorcière, des femmes criminelles… On travaille des formes chorégraphiques avec Florie. Sa danse est puissante, très primitive. Benoit a univers expérimental minimaliste très fort. Le sujet nous touche tous les trois. Nous aurons deux résidences en 2019 pour travailler sur ce spectacle qui est inclassable.

Ton adaptation du “Journal d’un fou” de Nicolas Gogol avec le comédien Sylvain Zarli, est donnée à Paris, comment vois-tu cela ?
C’est la suite d’une belle aventure. On a su donner une nouvelle dimension à ce texte. Sylvain est un comédien lumineux, il met un pied sur scène et il se passe quelque chose. Il s’est approprié le personnage. Au bout d’une heure, on peut voir sa transformation physique. On l’a beaucoup joué dans le Var et en Corse. Là, c’est une autre étape. On veut essayer d’accrocher le public parisien, des programmateurs. Cette pièce peut vivre des années.

Vous jouez “Poucette” à l’Abbaye du Thoronet et “Comment le Grouinch gâcha Noël”, Place Puget. C’est encore un exercice très différent…
“Poucette”, c’est de la marionnette sur table, le “Grouinch” et “Blanche Neige”, du théâtre de rue, ce sont des spectacles jeunes et tous publics, avec du second degré. On commence le 5 décembre place Puget, les commerçants offrent ce spectacle. Nous jouons, avec Corinne Floch, qui est avec moi dans notre compagnie “La divine machine”, ce sont des spectacles que j’ai écrits, que je joue et manipule.

Tu donnes également des cours de théâtre au Room City à Toulon….
A mon arrivée en 2008 à Toulon, j’avais pour idée de retransmettre cet état d’esprit que l’on m’a donnée dans la compagnie en Corse. Pascal Blanc m’a accueilli à bras ouverts. Je n’étais pas connue, je me suis lancée et ça a marché très vite. Nous sommes complets. Depuis trois ans, j’ai les cours pour enfants, et j’ai ouvert aux adultes l’année dernière. Je demande beaucoup de motivation aux élèves. J’ai entre vingt-cinq et trente élèves par cours. J’écris les pièces de fin d’année car je n’en trouve pas avec autant de personnages..

 

Site Web de La Divine Machine