Sweo & Nikita, Anamorphoses et graffiti. – MINIFEST, La Seyne
Artistes majeurs de la scène street art française, Sweo & Nikita forment un duo inséparable depuis plus de vingt ans. Spécialistes de l’anamorphose 3D, ils mêlent avec virtuosité graffiti, animaux fantastiques et illusions d’optique. À l’occasion du Minifest de La Seyne-sur-Mer, ils nous ouvrent les portes de leur univers.
On sent une complémentarité forte entre vos deux styles. Comment les décririez-vous ?
Nikita est plus orientée vers les animaux, les personnages, tout cet univers-là. De mon côté, je suis beaucoup plus dans l’approche graffiti : les lettres, les volumes, les effets de profondeur… tout ce qui touche à la 3D, en fait.
Votre travail commun est souvent associé à l’anamorphose 3D. C’est vraiment votre signature ?
Oui, c’est vrai. On fait beaucoup d’anamorphoses, même si on ne fait pas que ça. On travaille aussi sur d’autres formes artistiques. Mais l’anamorphose, on en a fait depuis de nombreuses années, aussi bien au sol qu’au mur. Ce qui est intéressant, c’est que ça permet au public de « participer ». Les gens peuvent se placer dans l’œuvre, se prendre en photo, et ainsi devenir partie intégrante de la fresque. Bon, évidemment, sur les grandes façades, c’est un peu moins accessible, mais sur des œuvres au sol, c’est une vraie interaction.
Comment vous répartissez le travail à deux, notamment sur ces anamorphoses ?
On a chacun notre univers, mais on travaille ensemble sur chaque projet. Par exemple, quand on fait une anamorphose avec des animaux, Nikita s’occupe de la partie créative liée aux formes vivantes. Moi, je vais plutôt travailler les volumes, les perspectives, les décors. Cela dit, on est polyvalents : je sais faire des animaux, elle sait faire des décors. Mais chacun a son domaine de prédilection.
Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble ?
Cela fait vingt-deux ans qu’on est ensemble. On peignait déjà ensemble avant de se mettre officiellement en duo. On vient tous les deux du graffiti, du 5-7 Crew, donc on a toujours eu
l’habitude de collaborer, que ce soit entre nous ou avec d’autres artistes.
Le Minifest favorise la proximité avec le public. Comment vivez-vous cette relation pendant un événement comme celui-là ?
Là, on va travailler sur une façade, donc ce sera un peu moins accessible physiquement pour le public. On sera en nacelle. Mais ça reste une anamorphose, donc il y aura une dimension ludique et visuelle. Et bien sûr, on est toujours ravis de discuter avec les gens, de partager notre démarche.
Avez-vous déjà une idée du projet que vous allez réaliser pour le festival ?
Oui, on a réalisé une maquette qui a été validée, mais on garde la surprise pour le festival. On préfère laisser un peu de mystère.
Vos œuvres sont souvent porteuses de messages. Quels sont les sujets qui vous tiennent à cœur ?
On aborde souvent des thématiques comme l’écologie, la nature, l’environnement, et parfois des aspects plus sociaux. Ce sont des sujets qui nous inspirent beaucoup.
Grégory Rapuc