Sylvain Besse – L’échange entre public et artistes est capital.

Tandem est la SMAC (Scène de Musique Actuelles) varoises. Toute l’année, ils nous proposent des concerts dans différents lieux de notre département, dont deux superbes festivals, Rade Side à Toulon, et Faveurs de Printemps à Hyères. Ils accompagnent aussi de nombreux artistes locaux dans le développement de leur art.

Quels ont été les impacts du Covid-19 sur Tandem ?

Déjà, nous sommes tous en bonne santé, ce qui est important. L’annonce est tombée alors que nous avions quatre concerts prévus pour le week-end, dont Ultra Vomit qui devait se produire à l’Omega Live. Ils étaient avec nous lorsque les concerts de plus de cent personnes ont été annulés, ils ont décidé de se filmer et de diffuser la session sur les réseaux sociaux, il y a eu des centaines de milliers de vues. Toutes nos dates ont été reportées à cet automne, dont notre festival Faveurs de Printemps. Nous avons donc eu du travail d’administration et de gestion. Nous avons décidé de payer les intermittents et artistes des concerts que nous ne pouvions pas annuler. Quant à nos actions culturelles avec l’éducation nationale, elles ont été annulées. C’était difficile, nous avons vu nos collègues des festivals annuler les uns après les autres, alors que nous sommes dans un pays où la vie sociale autour de la musique est très développée. On a été sans arrêt balloté par les annonces gouvernementales : nous pensions pouvoir faire de petits festivals ou la fête de la musique, puis non à cause des mesures de distanciation. Un spectateur tous les quatre sièges, ce n’est pas possible économiquement Nous espérons que le virus disparaisse très vite pour reprendre nos activités normalement en septembre.

Quel a été l’impact sur les artistes que vous suivez ?

Certains ont fait des showcases sur le net pour continuer à exister et garder un lien avec le public, positiver, travailler. Quelques-uns ont réussi à composer, d’autres n’étaient plus créatifs. Pour les intermittents, il y avait un stress important concernant leurs cachets de l’été. Puis il y a eu l’annonce de l’extension des indemnités. Mais ils vont perdre une grande partie des cachets de l’été.

Comment se déroulera la prochaine saison ?

Le festival Faveurs de printemps, donc, est reporté au dernier week-end d’octobre. Nous ne savons pas comment va réagir le public, surtout avec l’impact économique, même si nos tarifs sont raisonnables. Malgré tout, beaucoup attendent de pouvoir retrouver une vie sociale normale. Dès la mi-mars, nous avions bien avancé sur les reports de dates chez nos partenaires les théâtres de Draguignan, La Garde, Hyères, Saint-Maximin et le Liberté de Toulon. La saison comptera des propositions fortes. Nous espérons que le virus ne reviendra pas, et partons du principe que dès la rentrée, toujours en faisant attention, nous pourrons utiliser tous les sièges, comme c’est le cas dans les transports.

Penses-tu que ce moment aura changé les habitudes ?

Tout dépendra de l’évolution du virus : s’il y en a un tous les ans, il faudra s’adapter. De ce que je vois de l’être humain, il y a eu des prises de conscience vis à vis de la surconsommation et la mise en valeur de la biodiversité. Mais je ne sais pas si ça va changer sur le long terme, on retrouve déjà des masques par terre, la population semble être impatiente de reprendre ses vieilles habitudes… Peut-être que les gens auront compris le besoin de vivre ensemble. En étant confiné, ils ont peut-être aussi réaliser qu’il est important de vivre l’art en direct, que l’échange entre l’artiste et le public est capital.

 

Site internet : Tandem