Sylvie Osman, donne corps et parole à Hermès.
La Saison Jeune Public
« Hermès, Le Dieu Espiègle » – le 17.01 – 19h30 – Théâtre Marelios – La Valette-du-Var
En sortant de la formation de L’Institut International de la Marionnette à Charleville-Mézières, Sylvie Osman crée avec des collègues la Compagnie Arketal. Une nouvelle pièce est actuellement en préparation et elle sera proposée en octobre pour la nouvelle Saison Jeune Public. Soyez aussi curieux qu’Hermès, le messager des dieux et des hommes, et la compagnie vous dévoilera ses péripéties et secrets.
Hermès est un spectacle de marionnette. Pourquoi avoir choisi ce domaine ?
C’est un moyen d’expression, tout comme la peinture, la musique. Après tout, c’est un cousin du théâtre, une écriture dans l’espace. Pour mettre en action une marionnette, on invente un alphabet du mouvement qui est le prolongement de notre corps. Le manipulateur interprète en prêtant son souffle à un corps-objet matérialisé. Cet échange est important parce qu’il crée le dialogue entre le corps vivant du marionnettiste et le corps inerte de la marionnette. Tous deux partagent ce corps. J’ai créé la compagnie en 1984 après ma formation. On peut maintenant dire que c’est une compagnie historique (rires). La marionnette est un personnage imaginaire, conçu par un artiste, qui apparait et disparait. J’aime mélanger le corps vivant des acteurs manipulateurs et celui de la matière. Autrefois, la marionnette était un objet sacré puis elle est devenue populaire, notamment avec Guignol. Depuis une génération, dans la marionnette contemporaine, l’acteur est à vue. D’ailleurs, j’ai fait ce choix de laisser les manipulateurs à vue pour « Hermès le dieu espiègle », cela me plaît.
Conter une histoire sur Hermès était un choix évident pour s’adresser à un jeune public comme aux adultes ?
Tout d’abord il y a Hermès enfant, qui est menteur, voleur, puis Hermès adolescent, qui est insolent. Il est envoyé chez son oncle Hadès où il voit ces âmes égarées qu’il pourrait aider à traverser. ça lui a donné sa dimension mystique. A la suite de cela, Hermès, adulte devient le messager des dieux vers les hommes. C’est cet Hermès qui invente l’alphabet et l’écriture. C’est le plus humain des dieux de l’Olympe, un dieu traversant, qui pose des questions, toujours joyeux et éternellement jeune. J’ai demandé à ma ville une résidence dans un collège parce que j’avais envie de cette rencontre avec les jeunes. Le projet est en cours de création et j’avais besoin de cette transmission, cet échange sur le personnage Hermès. Il parle aux adolescents parce qu’il rusé et défie les règles. C’est un dieu très humain et pourtant encore mystérieux. Cela a été très instructif.
Vous vous êtes entourée d’une belle équipe. En tant que metteur en scène, comment vous êtes-vous appropriée la narration ?
J’ai commandé un scénario à l’auteur Arnaud Beaujeu que j’ai transposé dans l’univers des marionnettes. J’ai pris le parti de concevoir les personnages en papier, en hommage à Hermès, inventeur de l’écriture. La matière, la forme, le graphisme, l’esthétique de la marionnette doivent être pensés en fonction de ce que l’on veut exprimer et pour cette pièce je voulais un personnage très graphique. J’ai fait appel au dessinateur et scénographe Antoine Oriola qui a beaucoup travaillé sur la mythologie, notamment sur les attributs qui permettent d’identifier les dieux. Pour Hermès ce sont ses chaussures ailées. Nous sommes encore en cours de création, depuis deux ans. Nous avons conçu les prototypes, d’après le graphisme d’Antoine, en collaboration avec la scénographe Greta Bruggeman. Le choix d’un espace est primordial avant la création des marionnettes. Puis viennent lumière et musique pour participer à la scénographie. Elles accentuent le jeu de l’acteur et l’ambiance.
Léa Muller
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