Tangomotan – Blanche Stromboni : le tango revisité.

Hors-Série Tisot 2023 – Le 8 avril – Centre Culturel Tisot – La Seyne-sur-Mer

Le groupe Tangomotán composé de quatre musiciens issu des conservatoires de Paris (CRR, CNSM) voit le jour en 2017. Ce groupe composé de deux femmes et deux hommes ne cesse de chercher, d’expérimenter, de triturer même parfois, la musique tango.

Qu’est ce que vous faisiez avant de former ce groupe ? Quelle est son origine ?
Tangomotán est un groupe né en 2017, avant celui-ci nous avions un autre groupe avec le pianiste actuel. C’était un quatuor de tango, avec les mêmes instruments, mais nous avons décidé de former le groupe Tangomotán avec le pianiste Leandro Lacapère et moi même bien après. Actuellement il y a Marion Chiron, que j’ai rencontrée au Conservatoire de Paris, au bandonéon avec nous. Leandro a participé à la composition de notre premier album : “Défense d’Afficher”. En 2019 nous avons créé un album en compagnie de Sanseverino et de Stéphane Huchard à la batterie. C’était la première fois que nous avions une rythmique sur ce projet. Nous avons joué dans de nombreuses salles. Après le Covid, nous avons rencontré Robin Apparailly notre nouveau violoniste, qui est également passionné par l’électro.

Comment vous est venue l’idée de mélanger Tango et Électro ?
On avait donc fait un premier album très traditionnel, instrumental et acoustique, puis un deuxième plus rythmé et rock. Robin Apparailly est passionné par l’électro, il a appris à utiliser Ableton pour créer et produire des sons électros. Quand on s’est demandé dans quelle direction on avait envie d’aller, j’ai pensé à un projet hybride entre les sons tango, très reconnaissables, et des sons électros qui ont certaines similitudes. Forcément on pense à l’influence de Gotan Project, c’est la référence, mais en vérité ça n’a rien à voir avec notre projet. On part vraiment sur des modes de jeu tango, avec des bruitages, des claquages sur instruments. Ces sons sont enregistrés, amplifiés et déstructurés afin de les rendre très électroniques et on y ajoute des sons totalement électros ne venant pas de nos instruments et qui sont généralement répétitifs. Le but ici est de retrouver le lien avec la danse. Sur notre premier projet on avait un tango de concert, les gens étaient assis et écoutaient. Cette culture actuelle électro a comme réaction, la danse, le partage, l’osmose. C’est ce qui se rapproche le plus de ce que l’on propose avec notre musique instrumentale, sans parole, sans chanteur.
Je suis contrebassiste, mais dans le tango, je peux taper sur mon instrument, frotter les cordes pour créer des bruits plus que des sons. Ce côté percussif est déjà présent dans le tango donc la MAO est une façon de les récupérer et de les amplifier pour les rendre électroniques.

Quelle est l’expérience “Tangomotán” sur scène, et comment va se passer le concert ? Qu’avez-vous prévu ?
L’expérience Tangomotán c’est renouer avec un public qui danse, c’est à la fois de la musique actuelle et à la fois de la musique traditionnelle, classique ainsi que du jazz. Nous sommes des musiciens qui avons appris au conservatoire, nous avons la culture de nos instruments. On montre aussi d’autres facettes de ces instruments, avec un morceau entier où il n’y pas d’électro par exemple. Le caractère principal du concert est de véhiculer une énergie qui amène le public à danser. Nous avons aussi fait appel à une créatrice lumière qui fait des choses merveilleuses, nous avons un jeu de lumières led qui réagissent à la musique et au public. C’est une expérience sensorielle par la danse et le corps et visuelle par la lumière.

 

Lilas Leca

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