TÊTES RAIDES – Une justesse poétique

Festival de Néoules

Du 21 au 23 juillet

Après avoir célébré les « trente ans de Ginette », Têtes Raides revient avec un nouvel album rempli de surprises et de justesse face à la lourde période traversée. Chaque date de représentation de Bing Bang Boum promet une expérience particulière, que l’entité et la sonorité Têtes Raides sait toujours nous donner. Nous avons rencontré Christian Olivier, parolier, chanteur, et accordéoniste du groupe.

Il s’est passé sept ans depuis votre dernier album. Entre temps le groupe historique s’est reconstitué. Comment s’est déroulée la composition de l’album « Bing Bang Boum » avec ces retrouvailles musicales ?

Il y a eu une première étape avant de partir sur le nouvel album Bing Bang Boum : on devait faire un tour pour les trente ans de Ginette comme on dit chez nous. Est arrivé là dessus cette histoire de Covid. Mais on avait, avant le premier confinement, commencé à pratiquement enregistrer l’album : compositions et textes étaient écrits.

Dès que la musique sur scène a été de nouveau disponible, on est repartis sur la route et on a sorti l’album. Avec les trente ans de Ginette, c’était l’occasion de rappeler les collègues de l’époque. A chaque fois qu’on lance un nouveau projet, c’est un petit peu balle neuve, les fenêtres sont grandes ouvertes, on propose de nouvelles choses. Pour la réalisation de cet album, on a eu la chance et l’honneur de collaborer avec Edith Fambuena, qui a travaillé sur Bashung ou encore Dao.

 

Écrit avant le confinement, on s’étonne de la justesse de certaines paroles face à la dure période traversée. Comment votre public accueille le côté “visionnaire” de cet album ?

Il y a eu effectivement cette pause énorme. Les inconditionnels et les fans connaissent l’album mais certains peuvent encore le découvrir aujourd’hui. Et quand ils sortent de la salle, il y a une véritable résonance sur l’actualité alors que ça a été écrit il y a deux ans. Quelque part je crois que c’est un peu notre rôle, pour ceux qui écrivent texte et musique, de proposer ces choses-là, même s’il y a toujours cette part d’interprétation : chacun prend ce qu’il a envie de prendre, je fais un petit peu des chansons à tiroirs, comme on dit.

Vous avez sorti en 2021 votre quinzième album. Vous avez trente-huit ans d’existence. Ces chiffres sont vertigineux. Vous considérez-vous comme un groupe culte ?

En tout cas je ne le dis pas, mais il paraît que certains le disent ! (rires)

A un moment donné, ce qui est compliqué c’est de durer. Certains artistes ont un album qui fonctionne très bien et d’un coup on n’entend plus parler d’eux. Donc dans ce métier, le plus difficile est de savoir faire de nouvelles propositions dans le temps. Ce qui est génial aujourd’hui, en tout cas dans les concerts Têtes Raides, c’est de voir le mélange multigénérationnel du public. Et quelque part c’est ça la réussite.

Avez-vous prévu quelques surprises pour cette tournée exceptionnelle ?

La surprise déjà c’est que Têtes Raides vient (rires), ça c’est la première chose. Pour l’instant on avance encore au jour le jour car les dates reprennent, mais on sent que les gens ont envie de bouger : il y a un vrai désir de partager la culture. Chaque fois qu’on monte sur scène, il y a quelque chose de très émouvant, presque sacré j’ai envie de dire, et c’est déjà énorme. Donc pour moi, la vraie surprise c’est vraiment ça : se retrouver dans un festival ou une salle et pouvoir faire cet échange qui nous a tant manqué.

Romane BRUN

Têtes Raides – FACE À FACE