Thomas Lavoine – La liberté dans le ciné-concert.

CINEMA LE ROYAL 

Vendredi 20 novembre à 20h30 à Toulon

Thomas Lavoine, jeune pianiste français oscillant entre Paris et Berlin, interprète, compose, improvise, guidé par une envie de partage de la musique et une ambition d’excellence. Élève de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel et de Thierry Escaich, il est rompu à l’exercice du ciné-concert. Cette fois-ci, il accompagnera la comédie de René Clair « Les Deux Timides » adaptée de Labiche, avec son complice Thomas Lefort au violon.

Vous êtes un habitué des ciné-concerts, qu’est-ce qui vous attire dans cet exercice ?

Je suis l’un des pianistes de la Cinémathèque Française, mais aussi de la Fondation Pathé qui ne diffuse que des films muets, avec deux séances par jour sur environ deux cents jours par an. Personnellement, je donne entre cinquante et soixante ciné-concerts par an. J’aime avoir l’occasion de marier ces deux arts entre eux. D’un côté, nous avons l’image, avec le point de vue du réalisateur. De l’autre, on découvre le commentaire du musicien qui va proposer sa propre interprétation du film. Et c’est d’autant plus amusant que ces commentaires vont varier d’un musicien à l’autre. Là, je donne mon interprétation, avec mon piano, mais peut-être que dans deux ou trois ans, sur le même film, un trio de guitares va donner
une interprétation complètement différente. Je trouve cela très amusant. Autre point très intéressant dans le ciné-concert : venant
du milieu de la musique classique, cet exercice me donne la possibilité de toucher un public différent, pas forcément connaisseur.

Que pensez-vous du film choisi pour vous par l’équipe du FiMé ?

J’ai été très heureux de ce choix. Tout d’abord, c’est un film amusant et réussi. Mais, à titre personnel, cela me touche. En effet, mon professeur de piano au Conservatoire, Raymond Alessandrini avait été chargé par la femme de René Clair elle-même de composer une partition originale pour le film « Un chapeau de paille d’Italie », film sœur de « Les Deux Timides ».

Pourquoi ce duo avec Thomas Lefort ?

J’ai rencontré Thomas au Conservatoire de Paris, et nous avons rapidement essayé de jouer ensemble. C’est un des rares violonistes français de musique classique qui est capable d’improviser. Et comme pour ce concert, nous avons fait le pari de l’improvisation, c’était vraiment le partenaire de choix. Thomas arrive à jouer aussi bien de grands concertos que des concerts improvisés, alors que l’exercice est très différent.

Comment imaginez-vous le concert que vous allez donner pour le FiMé ?

Comme je l’ai dit, nous pensons improviser, mais ce sera une improvisation cadrée. Nous avons déjà commencé à travailler sur le film, en découpage, chacun de notre côté. Nous allons mettre tout notre travail en commun dans un second temps. Il se peut même qu’au fur et à mesure de l’élaboration de nos parties, nous décidions finalement de jouer une partition déjà écrite, ou d’en écrire une nous-mêmes. C’est aussi un
des grands plaisirs de l’accompagnement de films, cette liberté de choix.

Vous êtes un improvisateur confirmé, ayant notamment étudié avec Jean-François Zygel, quelle est la particularité de cet exercice ?

La liberté ! Quand on vient du Conservatoire  de musique de Paris, section classique, on doit jouer  à quatre-vingt-dix-neuf pour cent des œuvres  du répertoire classique et à un pour cent des œuvres de musique contemporaine. Nous avons donc très peu de liberté. Alors, quand on rentre dans la classe d’improvisation au piano de Jean-François Zygel, c’est  une porte qui s’ouvre. Tout à coup, nous pouvons faire beaucoup plus de choses, accompagner du cinéma muet ou du théâtre… C’est une classe qui permet d’être polyvalent, mais surtout d’être à l’aise quelle que soit la situation. On en vient même à aimer se retrouver dans des situations incongrues !

Page Facebook de :Thomas Lefort

Site internet de: Thomas Lefort 

Improvisation sur la Toccata de Poulenc – Thomas Lavoine