Tonya Kinzinger – Une bulle de tendresse où les émotions se rencontrent.
« Le goût du bonheur », samedi 6 décembre au Théâtre Galli à Sanary
Sur scène, un univers délicat prend vie, porté par une mise en scène sobre et émouvante. Trois comédiens créent une intimité rare, où chaque geste et regard compte. Le spectateur est invité à partager un voyage sensible, au cœur des émotions des personnages.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre « Le Goût du bonheur » ?
Dès la lecture du scénario, j’ai été touchée par la finesse de l’écriture et la relation mère–fils qui traverse la pièce. L’histoire est faite de malentendus et de non-dits entre deux adultes qui s’aiment mais ne savent pas se parler. L’équilibre entre comédie et émotion m’a séduite, et j’ai eu envie de faire vivre Margaux sur scène, de révéler ses nuances et de transmettre au public toute la délicatesse de ces sentiments subtils.
Qu’est-ce qui vous a séduite en Margaux ?
Le fait qu’elle soit à la fois forte et fragile. Elle élève seule son fils, travaille dur et cherche à garder un peu de lumière dans sa vie malgré les difficultés. Ce mélange de détermination et de pudeur m’a profondément touchée. Le travail avec Olivier Macé a permis de révéler toute la fantaisie et la complexité du personnage, donnant au rôle une dimension vivante et très nuancée.
Comment s’est construite la dynamique avec vos partenaires ?
Il s’est construit de manière très naturelle. Travailler avec Thierry et Sylvain m’a permis d’explorer toutes les facettes de Margaux. Thierry, avec qui j’avais déjà partagé des scènes il y a des années, apporte stabilité et justesse, tandis que Sylvain, plus jeune et extrêmement solaire, insuffle une énergie vive qui dynamise chaque scène. Sur le plateau, nous avons appris à nous écouter intensément, à nous répondre dans les silences, à ajuster nos gestes et nos regards pour créer une proximité crédible. Cette complicité se ressent immédiatement sur scène et permet au public de percevoir la vraie affection et la tension subtile entre nos personnages. Chaque répétition a été l’occasion de tester des nuances, des petites improvisations, et d’affiner les interactions pour que le trio devienne un véritable moteur de l’histoire.
Comment parvenez-vous à faire passer l’émotion malgré les non-dits qui traversent la pièce ?
Les non-dits sont au cœur de l’histoire et constituent un véritable moteur dramatique. Sur scène, tout se joue dans les silences, les regards, les respirations et le rythme des répliques. Chaque geste, chaque micro-mouvement peut exprimer ce que les mots ne disent pas. Parfois, un simple échange de regard suffit à révéler une émotion profonde. La mise en scène, le décor intimiste d’une gare, la lumière subtile et les transitions musicales viennent amplifier ces émotions et permettent au spectateur de ressentir ce qui n’est pas dit, de deviner les tensions et les sentiments enfouis. Cela crée une complicité unique avec le public, qui devient presque confident des personnages.
Justement, que souhaiteriez-vous que le public retienne ou emporte avec lui de ce lien que vous avez créé pendant le spectacle ?
J’aimerais que chaque spectateur reparte avec la sensation d’avoir partagé un moment vivant et authentique avec les personnages. Que ce qu’il a ressenti sur scène, rires, tendresse, complicité, continue de vibrer après la représentation. Mon souhait est qu’il garde un souvenir personnel, une impression de proximité et d’émotion partagée, comme si, le temps d’un instant, il avait été pleinement intégré à cette petite bulle de vie que nous avons créée sur scène.
Julie Louis Delage.