Vincent Dedienne – Quand les personnages se mettent à chanter.
« Un lendemain soir de gala » le 10 décembre au Théâtre Galli à Sanary.
Avec « Un lendemain soir de gala », Vincent Dedienne mêle humour et chanson française, offrant une expérience à la fois drôle et touchante. Entouré de musiciens talentueux et accompagné de chansons écrites par ses artistes préférés, il raconte la genèse de ce projet et sa manière de conjuguer comédie et émotion sur scène.
Comment est née l’idée de ce spectacle, et pourquoi avoir fait appel à ces auteurs-compositeurs en particulier ?
Un peu de manière égoïste. Après trois ans avec « Un soir de gala », j’avais envie de prolonger l’aventure, mais autrement. Pas refaire la même chose : inventer une sorte de “numéro 2”, un ailleurs pour mes personnages. Revenir à eux, oui, mais en les transformant, en les faisant voyager hors du sketch. Et comme j’écoute énormément de musique, je me suis demandé ce que donnerait leur voix si je la confiais à des artistes dont j’admire profondément le travail. J’ai donc pensé très naturellement à ceux qui m’accompagnent depuis longtemps dans mes écouteurs : Ben Mazué, Jeanne Cherhal, Alex Beaupain, Pierre Lapointe, Juliette, Florent Marchet… Certains étaient des amis, d’autres des artistes que je n’avais jamais rencontrés mais dont je connaissais chaque chanson par cœur. Je leur ai demandé d’écrire pour mes personnages presque comme on confie un rôle à un réalisateur : avec confiance, curiosité… et un peu d’audace aussi. Et le plus beau, c’est que leurs chansons ont révélé des choses que je n’avais jamais vues moi-même. Au théâtre, on grossit les traits pour faire rire ; avec la chanson, au contraire, les personnages se resserrent, se dévoilent, deviennent plus fragiles, plus humains. J’ai sincèrement eu l’impression de les redécouvrir grâce à eux.
Comment trouvez-vous l’équilibre entre humour et émotion sur scène ?
Pendant les répétitions, on a ajusté le spectacle pour trouver le bon dosage. Au départ, il y avait trop de blagues, alors on en a retiré certaines et ajouté des moments plus tendres. Plus on va loin dans l’humour, plus on peut ensuite aller loin dans l’émotion. Le spectacle fonctionne comme des montagnes russes : le public rit, puis se laisse emporter par des moments de douceur et de nostalgie.
Comment avez-vous travaillé votre voix et l’aspect musical du spectacle ?
J’ai toujours pris des cours de chant, collectifs et individuels, depuis l’Ecole nationale de théâtre, où la voix est un outil central du comédien. Pour ce spectacle, je me suis entouré de musiciens extraordinaires : Pascal Sangla au piano (en alternance avec Erwan Laurent), Augustin Parsy aux arrangements, guitare et basse, et Lola Warin à la batterie. Travailler avec eux, c’est comme travailler un texte ou un rôle : technique, interprétation et complicité s’entremêlent pour donner vie aux chansons sur scène.
Comment le public a-t-il réagi à ce mélange d’humour et de chanson ?
Les réactions sont fascinantes. Beaucoup pensaient venir à un nouveau one-man-show et découvrent un mélange unique de comédie et de musique. Après plusieurs dates, le public rit, s’émeut, et la formule fonctionne parfaitement. C’est un spectacle vivant, qui embarque vraiment les spectateurs dans son univers.
Qu’est-ce qui vous a séduit à l’idée de jouer à Sanary et au Théâtre Galli ?
Découvrir de nouveaux lieux et de nouveaux publics est toujours un plaisir. Même après de nombreuses tournées, chaque ville apporte sa surprise : un théâtre, une acoustique, un public différent. C’est un enrichissement pour le spectacle et pour moi.
Et après ce projet musical, quels sont vos prochains rendez-vous ?
Je reprends en tournée un spectacle sur Jean-Luc Lagarce, auteur de théâtre, et je continue mes projets au cinéma. L’an prochain, je jouerai « Le Mariage de Figaro ». La chanson est une aventure parallèle que je poursuis, mais le théâtre et la scène restent au cœur de mon travail.
Julie Louis Delage.