Violons Barbares – Le Rock des Steppes.

MUSIQUE             

En concert au Théâtre du
Rocher de La Garde    
le 18 septembre.      

Ils sont trois, mais c’est comme si une tribu entière de cavaliers farouches nous emmenait dans la steppe mongole en passant par les contrées balkaniques, violons sur le dos et tambours dans les valises. Nous avons rencontré leur percussioniste Fabien Guyot, qui nous parle du concert de la Garde, organisé par notre partenaire Tandem.

Comment s’est passée votre rencontre ?

Nous sommes de trois nationalités différentes : bulgare, mongole et française, mais nous ne vivons pas trop loin les uns des autres, entre Strasbourg et Karlsruhe. Depuis une dizaine d’années, Dimitar et moi jouions ensemble des musiques du monde. Puis, lors d’un spectacle en Allemagne, Dimitar a rencontré Epi, notre chanteur, et ils se sont rendus compte que leurs violons avaient des similitudes… Ils se sont donné rendezvous et m’ont invité. Nous avons fait une répétition et l’occasion de jouer s’est présentée immédiatement, pour un remplacement sur un festival. Nous avons monté rapidement un répertoire à partir des différents origines de chacun : des steppes mongoles, avec les compositions d’Epi, des Balkans, et surtout bulgare, pour Dimitar, et de mon côté du rock avec notamment une reprise de Purple Haze. Nous avons fait une synthèse de tout cela, en nous rapprochant du rock’n’roll, tendance Jimi Hendrix. Ce fut la base de ce que nous avons créé.

Comment composez-vous ce rock des steppes !

Nous sommes complémentaires. Notre chanteur mongol maîtrise son instrument, le morin khoor. Il l’a travaillé au Conservatoire classique en Mongolie. Dimitar, lui, a appris la gadulka dans une école de
musiques traditionnelles bulgares, et pour ma part j’ai fait le Conservatoire, en musiques traditionnelles et contemporaines. Nous travaillons sous forme de laboratoires : nous nous enfermons dans une petite pièce, et pendant des heures, faisons tourner des petites mélodies, des bouts de riffs. Dimitar sait arranger les morceaux, il extrait des idées et les développe par la suite. Chacun cherche également sur le terrain de l’autre. Le rythmicien va chercher des mélodies, le mélodiste travaille sur des rythmes… Nous avons la chance depuis douze ans de tourner très régulièrement, entre quarante et cinquante concerts par an, nous testons donc beaucoup sur scène.

Qu’est-ce que la diphonie mongole ?

Epi maîtrise les différentes techniques très riches de la tradition vocale mongole : les chants infra-graves, ceux dans le pur aigu, et le diaphonique. Pour celle-ci, il forme une note qui serait un bourdon, comme un didgeridoo ou une cornemuse. Il est capable de créer ce son continu avec sa voix chantée, et selon l’orientation de la langue qui va se plaquer plus ou moins sur le palais, des notes harmoniques vont ressortir. Il y a donc deux notes, une tenue par la voix chantée, et une autre harmonique. Il arrive à créer comme cela des mélodies.

Comment avez-vous adapté votre jeu aux percussions ?

C’est un jeu rock, notre musique peut ainsi rencontrer le public de festivals de rock. Mais nous voulons rester acoustiques. Nous gardons la couleur des musiques traditionnelles, mais en plus musclée. J’ai une grosse caisse à la main, car nous n’avons pas de bassiste, et des bongos et darboukas pour colorer. J’emprunte au rock les cymbales et la grosse caisse, à la musique arabe, les gongs… Cela permet de voyager entre des rythmiques de musiques actuelles et des ambiances très ethniques.

A quoi peut s’attendre le public de la Garde ?

A beaucoup d’envie déjà, les concerts s’étant raréfiés ces derniers mois. A voyager aussi, on ne peut pas entendre un morin khoor ou une gadulka sans dépaysement. A des surprises également, car nous improvisons beaucoup et jouons avec l’auditoire. A de l’humour, nous ne sommes pas très friands du côté sérieux des musiques du monde, nous ne voulons pas donner un aspect musique savante. Nous voulons jouer, au sens premier de ludique.

Site internet : Violons Barbares – Tandem 83

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Violons Barbares – Wolf’s Cry