VIRAGES – Une énergie brute.

En première partie du concert de Bertrand Belin, le 17 mars 2023 aux Théâtres de l’Esplanade à Draguignan.

Virages est un duo né d’une rencontre. Celle d’Alexis Da Silva Maia, à la musique, que les toulonnais connaissent bien pour ses anciens projets Gang of Peafowl ou Maia, déjà accompagnés par Tandem, et de Marc Perrot, au chant connu pour son projet Ecume. Nous les retrouverons au Live lors du Rade Side le 13 octobre, entourés de The Cryptones et Potochkine. Marc a répondu à nos questions.

Comment s’est passée la rencontre artistique avec Alexis ?
Alex m’a contacté pour que j’écrive des textes pour lui, en français. J’appréciais déjà son travail, et j’étais partant. Je lui ai envoyé une maquette chantée. Et sa réponse fut : « faisons un groupe, mais c’est toi qui chantes ! ». On a très vite commencé à répéter, il m’a envoyé plusieurs sons. Il apporte l’univers musical, je l’écoute, et sa musique inspire mes paroles. L’une des contraintes était d’aller vers un style où il fallait quitter un peu la voix chantée, comme j’avais avant avec mon projet Ecume, qui était plus chanson folk. Là on quitte l’univers chanson. On a eu différents projets par le passé. Alex a eu plusieurs groupes, dont Gang of Peafowl et Maia, et moi aussi. Là c’est un peu tournant, d’où notre nom. On se complète bien, on a trouvé un équilibre. Moi j’avais un côté plutôt doux, avec Ecume, et lui un côté plus agressif. C’est un vrai échange. Je me suis aperçu qu’avant tout ce sont les paroles qui m’attirent quand j’écoute des morceaux, et pour Alex, c’est plutôt la musique. Alors ça fonctionne bien et on a une vraie confiance.

Comment décrirais-tu votre univers ?
C’est une énergie assez brute, avec un côté rock anglo-saxon, mais avec de nouvelles résonnances adaptées à notre époque. On voudrait un ressenti fort en live. C’est un univers assez sombre, mais on peut aussi danser dessus, comme une sorte de noirceur positive.
On aime les sons bruts, on essaie de créer une vague de son. Celui-ci est très important et nous voulons qu’il soit vecteur d’émotions. Côté textes, quand je relie les morceaux de cet EP, c’est comme entrer dans le cheminement de pensées d’un personnage inventé, c’est une expérience humaine, très libre d’interprétation. Pour « Amour toxique », par exemple, je suis complètement rentré dans la peau de quelqu’un d’autre. Il y a plusieurs niveaux de lecture. Ce n’est pas engagé, l’intention première est de créer des sensations.

Comment va se passer le live au Rade Side ?
Pour justement procurer cette émotion de la manière la plus juste possible, on s’est entouré de trois autres musiciens, Hugo Seyer à la batterie, Sammy Prou à la basse, et Alexandre Baille à la seconde guitare. Leur jeu va renforcer l’énergie sur scène. Une place importante est laissée au chanteur pour incarner l’esprit du groupe. Je n’ai pas d’instrument, je dois vraiment servir le propos. Je pense faire quelque chose d’assez sobre, avec des jeux de regards, que le public se sente oppressé… Le côté parlé-chanté en français fait que c’est très rythmique. Il faut aussi laisser de la place pour chaque musicien, sur des morceaux très évolutifs qui ne sont pas juste couplet-refrain.

Vous êtes soutenus par Tandem, que vous ont-ils apporté ?
Ça s’est fait assez simplement. Ils nous ont permis de filmer une Tandem Live Session, un clip réalisé en live, pour le titre « Amour toxique » qui nous tenait à cœur. C’était important pour nous de présenter notre groupe à travers un live filmé, car c’est l’énergie que l’on trouve la plus juste vis-à-vis de notre projet. Ils nous ont aidé à matérialiser cette vision, et nous ont laissé choisir le lieu de tournage, la chapelle Chalucet. Ils nous ont aussi aidé pour la réalisation d’un EP de cinq titres, avec une écoute constructive, qui nous a permis d’avoir plus de recul et quelques conseils avisés de la part de Charlie. Nous avons vécu une belle expérience en studio, avec Olivier Cancellieri.

Il y a aussi un univers graphique fort…
J’ai réalisé le clip de « La fête est finie », tourné à Toulon. C’est un clip abstrait, sur la ville. Notre imagerie, en grande partie supervisée par Lily Garnero Mariani (@lilygrn), est complètement en noir et blanc, c’est une forme d’abstraction qui nous intéresse beaucoup. A l’instar de notre musique, on va retrouver du grain, du détail, de l’expression brute. Pour celui de « Damoclès », nous avons fait appel à quatre acteurs-danseurs, là, on travaille plus sur l’humain. Nous n’apparaissons pas dans nos clips, nous voulons transmettre des images fortes, sans identification à l’artiste, c’est l’image qui prime plutôt que nous.

Tandem Live Session #31 : Virages : 

https://citedesarts.net/tv/videos/tandem-live-session-31-virages/