Virginie Barral, trouver sa voix au Metaxu.

Chanteuse rock au sein des Somnambulites ou jazz dans le Virginie Barral Trio, la varoise Virginie Barral consacre sa vie au chant. Elle donne également des cours et va proposer à partir du 1er février au Metaxu à Toulon des ateliers vocaux ouverts à tous.

 

Quel est le but de l’atelier vocal que vous proposez au Metaxu ?
Je souhaite parler du chant comme d’un instrument. Nous n’abordons pas le côté interprète, c’est une autre manière de chanter, notre corps est un instrument. Je veux aider les participants à trouver leur voix, afin d’émettre des propositions musicales. Nous ferons des exercices de respiration, de placement afin qu’ils trouvent leur voix primale, instinctive, et à la fin composer une pièce musicale polyphonique ensemble. C’est une démarche introspective. Dans mon parcours j’ai été amenée à faire cela. Je compose de la musique depuis longtemps, je vais proposer aux gens la vision du musicien et non de l’interprète, l’utilisation de cette voix primale. Nous utiliserons le yoga, la respiration, pour aller chercher le lâcher-prise, travailler sans filtre. C’est exutoire. Il y aura six séances plus une restitution en public à la septième semaine. La première est le 1er février, ensuite les dates pourront évoluer selon les participants. On pourra s’inscrire en cours de route. L’atelier coûte 5€ et durera environ 1h30
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Vous oscillez entre rock progressif en français et jazz, quelle est votre vision de votre art ?
Ça se rejoint. Je compose depuis longtemps, et suis chanteuse de formation. J’ai eu la médaille d’or en chat jazz au conservatoire et donne des cours. J’ai beaucoup travaillé sur ces notions de voix en tant qu’instrument. Je joue de certains instruments, mais je chante tout ce que je compose avant de l’écrire en musique. Je ne chante pas pour l’on me voit. J’aime être sur scène, car c’est là où je peux délivrer ce que je souhaite transmettre. Pas pour être dans la lumière, mais pour être vecteur de la musique que je compose. Dans mes cours, j’essaie de proposer cette vision pédagogique. Dans ma musique, il y a cette notion de sans filtre, d’aller repousser ses limites, de se mettre en danger, de lâcher prise un maximum. Que ce soit dans le côté rock ou dans le jazz on retrouve cette prise de risque. C’est un peu en marge de l’image du chanteur dans l’imaginaire collectif.
 
Que pensez-vous du paysage musical local, et de la chanson française d’aujourd’hui ?
Je trouve qu’il y a un côté un peu gentillet, j’aimerais que ce soit plus provocateur, plus corrosif, moins politiquement correct, moins consensuel. Planer, apporter du bonheur c’est bien. Mais pour moi, le public a aussi besoin d’être réveillé. Aujourd’hui, on manque de punch, de contestation. Ce que je vois reflète l’air du temps, on est consensuel, on baisse les bras. Je préfère quelque chose de plus dynamique, de plus puissant. 
 
Quelles sont vos références ?
C’est assez vaste, j’ai un parcours éclectique. Je suis absolument fan du trio actuel de Wayne Shorter, mais aussi d’anciens comme King Crimson, Magma, The Smiths, Nirvana, de punk, ou en plus actuel King Gizard and the Wizard Lizard,  ou Drive Like Jehu. J’ai aussi été bercée par mon père qui chantait du Brel quand j’étais enfant. J’adore Fela Kuti également, ou Girls band.
 
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Principalement Virginie Barral Trio et la nouvelle mouture des Somnambulites avec le batteur et bassiste qui sera créée cette année. J’ai également un projet seule avec des pédales de Loop. Je compose et écris les textes pour tous les projets, c’est très chronophage.